confiance chiot

Vous venez d’adopter un chiot, vous l’avez ramené à la maison et, ô surprise, le chiot n’est pas du tout à l’aise avec vous et votre famille. Pire ! Il semble très craintif… Il a du mal à venir vers vous, il ne veut pas sortir faire ses besoins ou ne veut pas rentrer, il a du mal à manger ou au contraire est glouton et garde sa gamelle…

Ou, plus simplement, vous voyez que votre chiot n’est pas hyper à l’aise avec vous !

Bref : la connexion entre vous et votre chiot n’est pas automatique, il va falloir la créer !


Comment créer une relation de confiance avec son chiot ?

Tant qu’à faire, autant faire les bons gestes tout de suite afin de créer une relation de confiance durable. D’autant que cette relation sera le terreau du travail éducatif !

chiot

Une relation de confiance, qu’est-ce que c’est pour un chien ?

Les chiens sont des animaux incroyablement loyaux et intelligents. Sans faire d’anthropomorphisme, il s’agit de ne pas les sous estimer, ni les sur estimer. Constamment en train de nous observer, le chien se fait sa propre idée sur qui est son maître, ce qu’il veut, ce qu’il ne veut pas.

Qui dit interprétation ne veut pas dire que le chien lit dans nos pensées (vous vous souvenez : ne pas le surestimer !). C’est à nous de faire attention à ce que nous dégageons, surtout quand on est fatigué (on n’a pas bien dormi parce que le chiot pleure la nuit), qu’on rentre du travail (et qu’on se retrouve à devoir nettoyer le bazar que le chiot a fait pendant notre absence), bref : quand on n’est pas au top de la disponibilité et de la bienveillance.

Il interprète les signes et ajuste son comportement en conséquence.

Le chiot vient de quitter sa fratrie, sa mère, son lieu de vie, les personnes qui s’occupaient de lui. Il a perdu tous ses repères ! Jusque là, il n’a pas rencontré énormément d’inconnus : une visite chez le vétérinaire, des visites des potentiels adoptants, et c’est souvent tout pour la plupart des chiots. Mais maintenant, c’est différent, car vous êtes là : vous remplacez tous ces anciens repères.

Vous devez devenir son référent. Et un référent efficace doit être cohérent.

La première chose à faire est donc d’être rassurant. Et rassurant, pour un chien, c’est surtout remplir ces conditions :

-ne pas avoir un comportement imprédictible, aléatoire, incohérent

-être source de confort et bien-être (pourvoyeur de nourriture, d’abri, de contact)

-être sûr et confiant (leader du groupe, en charge de l’évaluation des dangers, des « on peut / on ne peut pas »)

chiens confiants
Un chien confiant est un chien à l’écoute

Harmonie chien maître : quel attitude adopter ?

Pour créer cette confiance, il vous faudra avant tout développer une certaine attitude : celle du leader. Leader n’est pas synonyme de tyran ou de dominateur ! Il s’agit d’être un guide. Un chiot est un peu comme un bébé. Laisseriez-vous un bébé qui commence à peine à maîtriser la marche faire tout ce qui lui passe par la tête ? Bien sûr que non. De même, vous devrez fixer des règles adaptées et rester cohérent. Cela va créer un cadre rassurant à l’intérieur duquel le chiot se sentira à l’aise, rassuré, confiant. Bref, vous serez son prof avant d’être son pote.

Aussi, l’éducation commence dès que le chiot arrive à la maison.

Le chiot interprète les signes et ajuste son comportement en conséquence. La cohérence est primordiale, mais il ne s’agit pas non plus de devenir borné et de rester sur ses positions juste pour le principe : vous allez faire vos expériences, vous adapter et évoluer. Lui donner 100% de liberté ne le mettra pas à l’aise, sans compter que vous devrez rapidement restreindre cette liberté, ne serait-ce que pour la sécurité du chiot (qui explore le monde avec sa gueule et donc avale n’importe quoi).

Surtout, ne vous en faites pas : le chiot ne va pas moins vous aimez parce que vous jouerez le rôle du chef !

Comment vivait le chiot une semaine avant que vous l’adoptiez ? Pour ce scénario, mettons que vous avez cherché votre chiot pile à huit semaines. Vers ses six semaines, le chiot joue fort avec ses frères et sœurs : ça se mord, ça se bagarre, ça se chippe la nourriture, les jouets… Auparavant, il suivait sa mère comme si sa vie en dépendait lors des sorties. Vers la septième semaine ? Le chiot devient plus explorateur, plus indépendant, il faut faire attention à ce qu’il ne se sauve pas ou qu’il soit trop absorbé par un stimulus pour suivre le groupe. Sa mère va souvent le remettre en place : elle tolère de moins en moins qu’il la harcèle. Bref : le chiot est une boule d’énergie, pas peureuse pour un sou, prête à défier toute autorité par curiosité et par jeu.

A huit semaines, il est prêt pour partir dans sa nouvelle famille, c’est même un besoin.

chiot

Bien dans ses pattes ?

Oui, oui, un besoin ! Avec son nouveau maître, il va pouvoir explorer de nouveaux horizons et avoir une attention personnalisée, ce qui était impossible chez l’éleveur. A huit semaines, un chiot doit commencer à être désensibilisé, sans quoi il développera plus tard des troubles de sociabilisation, de la réactivité à la nouveauté, notamment à l’adolescence.

Il ne faut donc surtout pas encourager les comportements peureux, car pour le chiot cela signifie : « avoir peur est la bonne réaction car je suis récompensé quand j’ai peur ». Récompensé ? Oui, par des caresses, une voix apaisante : ignorez plutôt la source de la peur, pour montrer ostensiblement qu’il n’y a pas de menace.

A présent, vous remplacez la mère et l’éleveur : c’est vous qui donnez à manger, qui lui avez aménagé un coin à lui.

Je rappelle rapidement qu’un chiot a besoin de savoir qu’il est chez lui à sa place. Pas forcément partout, dans tout l’appartement, qui est trop vaste et donc inquiétant / trop excitant. Donnez un espace bien défini à l’aide d’un panier ou d’un box : voilà le refuge, le nid. Avant, c’était l’éleveur qui avait ce rôle, avec la mère : voici l’endroit où est le nid, l’endroit où on mange, où on se repose ;  voici l’extérieur, où on se promène, goûte de nouvelles choses…

Le chiot (et même le chien adulte) peut être mal à l’aise s’il ne sait pas où il peut se poser en toute tranquillité. Délimitez les zones : le manger, le dodo, les wc

Et bien sûr, en même temps que vous faites ce travail d’éducation, vous instaurez des moments de jeux, de complicité !

Le chiot est tout à fait capable de comprendre qu’il y a des temps de jeu, des temps de « travail » (d’éducation), des temps calmes (câlins et siestes)… C’est à vous de fixer ces temps de manière claire, de la même façon que vous compartimentez l’espace.

chien aventure
Nourse, toute jeune, parée pour l’aventure !

 

La bienveillance et le respect.

Un cadre trop strict ?

Toutes ces règles qu’on impose, est-ce que cela veut dire qu’on est trop dur avec ce bébé ? Au contraire, poser un cadre est rassurant pour le chiot. D’autant plus qu’il ne faut pas faire d’anthropomorphisme : c’est un bébé, certes, mais un bébé chien. Qui va grandir, se développer, se former avec le cadre qu’on lui propose. Et il est bien plus facile de créer un cadre strict, quitte à lâcher du lest plus tard, plutôt que de laisser tout faire et se rendre compte à la puberté du chien qu’il y a un problème. Le premier respect qu’on doit avoir vis-à-vis de son animal, c’est de comprendre et d’accepter son fonctionnement. En gros, de le considérer comme un chien.

Et bien sûr, cela doit s’accompagner de bienveillance : un chien est sensible et réceptif. Un animal n’est pas une machine : il nous faut nous adapter à son comportement, beaucoup observer, faire des modifications dans notre fonctionnement jusqu’à trouver ce qui marche pour ce chien en particulier.

S’énerver ne sert à rien, par exemple en cas de bêtise non prise sur le fait. Le coupable ne saura même plus qu’il a fait quelque chose de mal au moment où vous vous en apercevrez. Il interpréta votre colère comme non justifiée, subite, irrationnelle : il pensera qu’à tout moment et sans raison, vous pouvez péter les plombs et l’agresser juste comme ça. Ignorez plutôt le fautif. Il y a deux catégories de bêtises : les pipis et cacas inappropriés  et les vols/destructions.

Gérer les bêtises

Pour les premiers, prenez votre mal en patience ! Le travail d’apprentissage de la propreté dépend aussi du développement physiologique du chiot : avant un certain âge, un chiot ne peut pas être propre, tout simplement parce qu’il n’a pas le contrôle complet de ses muscles. Si vous ne pouvez pas le sortir toutes les trois heures, avant et après chaque repas et session de jeu… Ce n’est pas sa faute ! S’il ne se retient pas toute la nuit, ce n’est pas pour vous embêter. S’il se « fait dessus » quand il est excité ou effrayé, c’est normal !

Pour les seconds, il s’agit du besoin de découvrir le monde qui s’exprime (et pour le chiot, ça passe par la gueule). Si vous remarquez que c’est toujours le même type d’objet qui subit les dents de votre chiot (par exemple : des chaussures, du linge sale, un meuble en particulier…), le plus simple reste de rendre ces choses inaccessibles et de donner un substitut pour satisfaire le besoin : un onglet de veau pour la mastication, une couverture qui lui est réservée (que vous aurez préalablement imprégnée de votre odeur, par exemple en la mettant une nuit dans votre lit avant de lui donner) pour le rassurer…

Un parc à chiot ou un kennel (grande caisse de transport pour chien) peuvent aussi sauver votre appartement et limiter les zones à nettoyer. (attention toutefois à ne pas associer parc à chiot et punition : aller « à la niche » doit être synonyme de lieu cosy et rassurant, pas de privations)

Cette bienveillance, vous devez également vous l’appliquer à vous-même. Vous faites de votre mieux. Tout ne peut pas toujours être parfait. L’apprentissage est long.

Jouer avec mon chien : ça s’apprend ! 

Le meilleure moyen pour développer une belle relation, c’est évidemment de passer par le jeu… et ce n’est pas si facile les premières fois ! Et oui, car le chiot sait jouer avec ses camarades, il a joué avec ses frères et sœurs, sa mère, peut-être un peu avec ses éleveurs… Mais à des jeux de chiots : rapporter une balle, connaît pas !

Et pourtant, le jeu de rapporter est un jeu hyper important. (Je ne suis pas en train de dire que votre chien a raté sa vie s’il ne sait pas rapporter, mais quand même !) Pourquoi ? Mais parce que justement, il apprend au chien à ramener le jouet vers vous pour que le jeu continue. Pour le chiot, il ne s’agit plus de juste se faire plaisir à lui tout seul. Il apprend à partager et surtout à vous faire plaisir en rapportant.

C’est un vrai jeu de coopération. Il existe aussi des jeux d’opposition, comme le fait de tirer chacun sur un bout de corde. Des jeux dits d’intelligence ou d’enrichissement. Bref, toute une panoplie. Ces moments de jeux sont de très bons moyens pour relâcher la pression, se faire plaisir ensemble, bref : oublier un peu les désagréments de l’éducation et juste kiffer.

Jouez un peu tous les jours avec votre chiot !

chien qui rapporte la balle
Nourse, à fond pour jouer avec la balle !

Passer à la pratique !

Comment transformer tous les conseils donnés ci-dessus en véritable évolution positive pour votre chiot ?

Ritualisez les actes de la vie quotidienne :

-nourrissage

-grooming (le fait de faire des câlins, regarder les oreilles et les pattes… un peu comme l’épouillage chez les singes, le grooming remplit une double fonction hygiénique et sociale)

-promenade

-jeu

Le rituel est bénéfique sur plusieurs points :

-vous définissez et organisez clairement les choses (gain de temps, optimisation)

-les actions sont plus prédictibles pour le chiot (banalisation, réconfort dans la répétition, création d’habitudes)

Qu’est-ce qu’un rituel ? Il s’agit simplement de faire les mêmes gestes aux mêmes moments. En fait, on le fait tous, consciemment ou non, et le chiot repère ces signes. Comme le fait de « chercher la gamelle dans son placard » annonce forcément au chiot « c’est l’heure de manger ». Mais vous pouvez renforcer ou atténuer ces signes, selon ce qui vous arrange. (Par exemple pour calmer excitation ou anxiété). Pour un chiot qui a peur de sortir ou de la laisse : le rituel peut associer la laisse à quelque chose de positif. En lui donnant une forte récompense une fois dehors et en laisse (une friandise, un jouet favori…) systématiquement. Et en ne cédant pas : si vous laissez trop traîner ce moment de résistance, le chiot va toujours essayer de négocier (or, on ne négocie pas avec les terroristes.). Mieux vaut agir comme si de rien n’était, puis récompenser une fois dehors. Ainsi, le chiot incorpore très vite : c’est comme ça que les choses se passent.

Adoptez une attitude calme mais ferme : vous devez incarner la force tranquille qui mettra votre chiot en confiance et le fera se sentir en sécurité. Et si vous ne vous sentez pas à l’aise…

motivation
« Don’t fake it till you make it, fake it till you become it »

Envie d’en apprendre un peu plus :

pour créer un cadre éducatif pour son chiot ?

sur les jeux ?

sur la propreté ? La socialisation ?