éduquer chiot

Votre chiot vient d’arriver à la maison (ou va bientôt arriver…) et vous vous demandez comment élever un chiot ?

Il n’y a pas d’âge pour commencer l’éducation d’un chiot, tant que son développement est respecté. Au départ, on doit se contenter de faire un minimum de choses, comme pour tout apprentissage. Mais c’est sur cette base saine que tout le reste du travail d’éducation va reposer : l’écoute, l’obéissance, la sociabilité, la propreté… S’il n’est pas nécessaire d’apprendre à votre chiot 3 500 tricks différents, il ne faut pas non plus « rien faire » et « laisser les choses se faire toutes seules ». S’il y a bien une phrase que j’ai détesté entendre quand un adoptant potentiel était venu voir mes chiots, c’est bien celle-ci : « De toutes façons, avec ces chiens il n’y a pas de dressage à faire. Ça se fait tout seul. » Autant vous dire qu’il est reparti sans chiot. Il faut arrêter de fantasmer sur l’instinct et se rappeler que les chiots sont éduqués par leur mère et l’entourage. Dans cet article, on va se concentrer sur la base : comment créer un cadre éducatif pour son chiot.


Education du chiot : les premiers pas

Prénom

chien nom

Choix du prénom

Le prénom du chien doit répondre à quelques critères. Avant d’être un choix personnel (disons purement esthétique), c’est un outil. C’est le mot qui fera comprendre au chien « on me parle, je suis concerné ».

Avant même que le chiot ne soit arrivé chez vous, vous devez lui trouver un nom (ne serait-ce que pour le puçage qui sera réalisé par l’éleveur). Projetez-vous déjà dans l’après : quand le chiot sera là et qu’il sera temps de travailler son éducation. Quel que soit le choix éducatif que vous faîtes, le prénom est la première chose que vous apprenez à votre chien, le premier ordre. (J’entends par « ordre » le mot associé à une demande/une action.)

Pour cela, le prénom doit non seulement vous plaire, mais aussi être pratique. Un prénom pratique est simple à prononcer et à reconnaître : plutôt court (deux syllabes) et éloigné phonétiquement des futurs ordres que vous donnerez. Exemple super évident : si vous appelez votre chien Vanille, et que vous choisissez comme ordre « va » lorsque vous détachez la laisse, cela va créer une confusion car le chien entendra surtout le « va » dans « Vanille ».

Certaines sonorités claquent mieux que d’autres, comme « Taïga », « Caly »… Et n’oubliez pas de respecter le calendrier de la lettre imposée si vous souhaitez que votre chien puisse être confirmé au LOF.

Vous pouvez retrouver un article dédié à la question du prénom en cliquant sur ce lien.

Comment apprendre à mon chiot son prénom ?

Les chiens ne comprennent pas notre langue, mais ils comprennent certains éléments du langage : des mots isolés, des intonations de voix, des postures et des gestuelles. Pour apprendre à votre chiot son prénom, il faut l’associer à quelque chose de positif :

Répéter gentiment le prénom dès que votre chiot est en interaction positive avec vous :

quand vous allez vers lui

quand vous le caressez

quand vous voulez qu’il vienne vers vous (attirez son attention en vous accroupissant, en tapotant dans vos mains… et en répétant son nom)

quand vous le nourrissez

etc

Très rapidement, le chiot va associer ce mot avec cette intention : « je suis concerné ».

Cela vaut aussi pour les ordres de base !

Cela fonctionne encore mieux si vous évitez de faire de longues phrases en vous adressant à votre chiot : plus le vocabulaire est limité, plus il est facile pour le chiot d’isoler les mots et leur donner du sens. Oubliez les phrases, et dites bonjour à ces quelques mots que vous allez répéter jusqu’à assimilation :

son prénom,

« bien ! »

« ta place / panier / … »

« promener »

« manger » (celui-là il est rapidement assimilé…)

etc

L’accueil du chiot

chiot groendael

Les premières impressions, ça compte ! C’est dès le premier contact avec votre chiot que vous pouvez commencer le travail éducatif. La façon dont vous allez lui présenter les choses est très importante : ne misez pas sur un accueil à l’arrache, avec des « on verra au fur et à mesure ». Bien sûr, il ne faut pas non plus le brusquer et exiger l’impossible. Mais mettez tout de suite en place les bons repères : voilà ou tu dors, voilà où tu manges, nous sommes ta nouvelle famille mais pas tes jouets… Pour faciliter tout cela, préparez-vous en amont. Tout d’abord en accordant vos idées avec les membres de votre famille. Si l’un autorise ce que l’autre interdit, ça devient vite n’importe quoi. Ensuite, prévoyez le matériel nécessaire : il existe aujourd’hui un tas de trucs pour faciliter les apprentissages de la propreté ou encore pour limiter les destructions.

Car, comme pour un bébé, plutôt que de se désespérer des inévitables bêtises, il est plus efficace de limiter les possibilités de bêtises au chiot (cacher les chaussures et la nourriture, prévoir un parc pour la nuit et les absences…)

Bref, créer un cadre éducatif, c’est aussi aménager les lieux :

Limitez les espaces

Inutile de faire visiter l’intégralité de votre maison ou appartement à votre chiot dès le premier soir. Plus l’espace est vaste, plus c’est inquiétant/excitant pour le chiot. Installez-le dans un « nid » où il se sentira en sécurité, de préférence pas dans les lieux de passage (portes, fenêtre basses…), ni isolé afin qu’il puisse être en contact avec sa famille (un salon est idéal). Vous pourrez sécuriser facilement cet espace réduit avec un parc à chiot ou des barrières.

Gardez à l’esprit que le chiot ne doit pas être en position de surveillance : ne le placez pas en hauteur (évitez le canapé) ni dans un point stratégique d’où il peut tout voir. Il ne faut pas non plus le reléguer sous un meuble ou dans un coin trop étriqué, ce qui sous entendrait que le lieu n’est pas sûr et qu’il faut se cacher.

Placez près de son lit une gamelle d’eau et veillez à ce qu’elle soit toujours fraîche.

Pour la nourriture, les avis sont partagés, pour ma part je ne laisse pas la gamelle de croquettes à disposition. Un chiot de deux mois mange deux à trois fois par jour : nourrissez-le près de sa gamelle d’eau puis otez la gamelle dès qu’il a terminé ou dès qu’il se désintéresse de la gamelle.

(Retrouvez ici la liste du matériel utile pour élever un chiot)

La propreté

Un chiot de deux mois n’est pas propre. Tout simplement parce qu’il n’a pas le contrôle total de sa tuyauterie. Prévoyez donc un temps de transition. Certains chiots sont plus rapides que d’autres. La plupart des chiots préfèrent quand leur lieu de vie est propre : il faut donc encourager cette tendance en maintenant son espace le plus propre possible et en sortant le chiot très fréquemment (avant et après les jeux, les repas, les dodos…)

Cet apprentissage est facilité quand l’espace de liberté du chiot est réduit car le chiot fera un effort pour essayer de se retenir afin de ne pas salir son coin. Il s’agit de ne pas punir les « accidents » mais de récompenser les réussites. Gronder un chiot qui n’est pas propre augmente le stress de ce dernier.  Retrouvez tout l’apprentissage de la propreté en cliquant sur ce lien

Inutile donc de lui mettre le nez dedans. Nettoyez simplement rapidement, en utilisant du vinaigre blanc ou un désinfectant sans javel (la javel donne envie aux animaux d’uriner pour recouvrir l’odeur).

Limitez les sollicitations

Laissez à votre chiot le temps de s’habituer à vous et limitez drastiquement les contacts avec les inconnus la première semaine. A ce stade, vous êtes encore un inconnu pour lui. S’il rencontre et passe beaucoup de temps avec 36 personnes différentes par jour, il aura du mal à identifier son référent. Pour que l’éducation se passe bien, il faut qu’il comprenne que vous êtes devenu son maître, la personne qui s’occupe de lui, garanti son bien-être et qu’il est donc important d’écouter.

Les premiers temps, il faudra vous contenter d’interactions simples mais claires : le simple fait de nourrir, promener, caresser et lui apprendre son nom et où faire les besoins… est déjà très prenant. Petit à petit, vous introduirez la suite.

Une relation de confiance

chiot tervueren

La partie la plus importante est la création d’une belle relation entre votre chiot et vous. Le chien cherche instinctivement à créer une relation avec son maître. Il existe des trucs pour que cette relation se construise plus rapidement et sur de bonnes bases.

Des rôles clairs

Il existe aujourd’hui tout un tas de débats passionnés sur l’éthologie canine, sur la notion de dominance et même de hiérarchie. Soyons clairs : on peut choisir d’éviter de parler de dominant / dominés si on est choqué par ces termes. Mais c’est faire preuve d’anthropomorphisme. J’emploierai donc plutôt le terme de leader : celui qui guide, qui prend soin, qui décide de ce qui est faisable et ce qui est interdit. Si vous ne prenez pas cette position de leader, c’est le chiot qui sera obligé d’occuper le poste.

Soyez un chef, mais un chef bienveillant, comme serait un adulte avec un jeune enfant. Vous ne laisseriez pas boire de l’eau de javel à un enfant de trois ans, ou encore le laisser courir près d’une autoroute. Car vous savez que c’est dangereux, que l’enfant ne s’en rend pas compte. Il en va de même avec les chiens. Etre un leader ne veut pas dire être un tyran.

Laissez le chiot occuper ce poste, cela signifie « tu es en charge de la sécurité du groupe, à toi de faire en sorte que tout roule ». C’est beaucoup de stress et de pression, et cela amène le chiot à prendre des initiatives néfastes. En effet, une des règles du monde du chien est « moins tu es sûr de toi, plus il faut en faire des caisses » : c’est pour ça que les petits chiens semblent très agressifs par rapport à d’autres plus gros. Pour eux, la meilleure défense, c’est l’attaque. Enfin, le bluff surtout… Cette prise en charge s’étend à tous les membres de la famille, il n’est pas rare que des chiens « remettent en place » des enfants qui ont un comportement jugé inadapté. Sauf que cette remise en place se fait à la mode chien : on pince, on bouscule, on gronde… Le cocktail devient vraiment dangereux quand l’enfant n’obéit pas ou que le chien n’est pas maître de sa mâchoire.

Etre leader

Un bon leader est juste et cohérent : quand vous faites un choix éducatif, il faut qu’il ait un sens pour vous et il faut ensuite vous y tenir. Le chiot sentira que vous êtes sûr de vous et confiant. Il pourra alors pleinement se reposer sur vous et avoir confiance. Bref : la confiance amène la confiance.

Reprenons la question de la maîtrise de la mâchoire vue plus haut. Un chiot explore avec sa gueule. Quand il vous mordille pour jouer, n’hésitez pas à pousser un cri « aïe ! » et à vous détourner pour qu’il se calme. Vous pouvez aussi lui fermer la gueule avec une main et secouer doucement mais fermement en répétant « non. » Il n’est pas utile d’interdire totalement les mordillements, l’important c’est que le chiot comprenne qu’il peut faire mal s’il y va trop fort. Il faut mettre la barre assez bas : même si vous n’avez pas mal, montrez que ce n’est pas drôle, ce n’est pas un jeu. Vous n’êtes pas un jouet. Même si votre chiot fait 4 kg aujourd’hui, traitez-le comme s’il en faisait déjà 20.

Avoir confiance en soi, c’est ne pas craindre la remise en question : restez calme, même devant les bêtises. Soyez ferme et évitez les excitations (crise de colère explosive, cris et gestes disproportionnés). Pour un chiot, la pire punition est la mise à l’écart et le fait d’être ignoré. (Certains chiots développent même des techniques pour avoir de l’attention : ils vont faire une bêtise en sachant que cela va amener leur maître à s’occuper d’eux – même si c’est pour se faire gronder)

Les rituels

Mettez en place quelques rituels qui aideront le chiot à se repérer dans votre organisation. Ces premiers rituels encouragent le chiot à vous observer pour repérer des signaux. Le fait d’applaudir pour faire venir votre chiot à vous avant de le nourrir, le fait de répéter certains mots à des moments clefs (« manger », « promener », « tes besoins », « câlin »), de mettre en place des horaires : tout cela va contribuer à créer des repères. Si le quotidien est prédictible, cela évite qu’il y ait trop de nouveautés d’un coup.

Par la suite, vous pourrez inclure des changements au niveau de certains rituels, justement pour ne pas créer une anxiété au moindre changement de programme.

Vous pouvez par exemple lui trouver un jouet qu’il obtient uniquement quand vous êtes absent (prévoyez quelque chose qui soit sans danger, comme un onglet de veau ou un kong, surtout pas de peluche : il pourrait en avaler des morceaux), un autre jouet dédié à la récompense (plutôt que d’utiliser une friandise : comme par exemple un dummy ou une corde pour jouer avec vous à tirer), un jouet réservé aux sorties…

Les moments de jeux sont importants car ils permettent au chiot d’apprendre et de partager avec vous un bon moment. C’est vous qui décidez quand le jeu commence et quand il se termine. terminez toujours en ayant gagné ou en ayant demander au chiot de se calmer (un « assis » réussi, un « donne » pour récupérer le jouet sans lutte font très bien l’affaire)

chiens
Des chiens en confiance : des chiens à l’écoute

A vous de jouer !

C’est à vous qu’il appartient d’éduquer votre chiot. Bien sûr, vous ne pouvez pas tout contrôler et chaque chiot est un individu avec ses propres problématiques… Chaque chiot apprend à son rythme, certains sont plus « faciles » que d’autres. C’est aussi ça qui rend chaque relation maître-chien intéressante. Observez, adaptez, forgez une belle relation, harmonieuse et juste, avec votre chien, et le travail éducatif en sera facilité. C’est dès le jour 1 qu’il faut mettre en place ce que vous voulez obtenir par la suite. Avec les ajustements nécessaires, mais en conservant cet idéal vers lequel vous souhaitez tendre. Même si c’est frustrant et qu’on aimerait céder aux caprices de leur adorable bouille.

Soyez prêt (renseignez-vous sur la race, le caractère des parents, les besoins spécifiques…)

Soyez équipé (le bon matériel simplifie la vie ; un espace adapté aussi)

Soyez heureux (ayez confiance en vous et dans vos choix éclairés : c’est beaucoup de travail, mais ça en vaut la peine !)

 Retrouvez quelques articles utiles concernant les chiots :

le matériel

à quel âge un chiot est propre ?

accueillir son chiot à la maison

créer une relation de confiance