Pourquoi mon chien n’est pas propre ?
Avec la réactivité, c’est l’une des grosses sources de mésentente humain chien : la malpropreté. Cet article va vous aider à comprendre et à identifier les problèmes qui peuvent conduire à la malpropreté.
N’oubliez pas que le chien doit énormément apprendre afin de vivre avec nous : ce qui nous semble évident ne l’est pas pour lui. Avoir un regard de débutant (c’est-à-dire accepter de se remettre en question et en posture d’apprentissage) est essentiel pour comprendre la source du problème.
Enfin, il existe plusieurs professionnels qui peuvent vous aider : votre vétérinaire, un comportementaliste…
Le chien a-t-il déjà été propre ?
La première chose à se demander, c’est s’il s’agit d’une perte de la propreté ou si la propreté n’est pas du tout acquise.
Si le chien n’a jamais été propre, alors je vous renvoie sur cet autre article qui reprend tout sur l’apprentissage de la propreté.
Ensuite, se demander si le chien a été vraiment propre. Par exemple, si le chien a toujours vécu dans le jardin et jamais (ou rarement) dans la maison, on peut avoir l’illusion qu’il connaît la propreté alors que ce n’est pas le cas. La propreté est un apprentissage, ce n’est pas inné pour un chien de comprendre où faire et où ne pas faire. (La seule partie instinctive sera pour lui de ne pas faire où il s’alimente et où il dort.)
Un chien qui a toujours eu un accès extérieur n’a pas appris à se retenir : il a toujours pu faire ses besoins librement, où et quand il le souhaitait. Et sans contraintes (par contraintes on peut dire : tenu en laisse, dans des lieux passants, où il y a d’autres odeurs et sollicitations…) Il faut donc repasser par une phase d’apprentissage, un peu comme on le ferait avec un chiot.
De même, si le chien fait sur une alèse prévue à cet effet, ou sur le balcon parce qu’on lui a appris, on peut considérer que la propreté est trop floue, pas totalement comprise par le chien. Il a compris où il devait faire, mais il n’a pas appris qu’il ne doit pas faire en intérieur. Cela peut amener les chiens à la confusion.
En cas de propreté acquise, se poser les bonnes questions
Si le chien est habituellement propre, mais semble avoir « perdu » la propreté, il faut se poser les questions suivantes pour trouver la source du problème :
Comment la propreté a-t-elle été acquise ? (type d’apprentissage, en combien de temps…)
Quelle est la capacité de rétention du chien ?
Avant l’acquisition, où le chien faisait-il ses besoins ? (par exemple, en animalerie, les chiots font leurs besoins n’importe où, dans la même aire où ils dorment, jouent et mangent…)
Est-ce que c’est un problème de pipi, de caca, ou les deux ?
Dans quels endroits fait-il ses besoins ?
Est-ce toujours au même endroit ou dans des lieux changeants ?
Fait-il au milieu du passage ou dans des coins cachés ?
Est-ce qu’il mange ses besoins ?
En cherchant les réponses à ces questions, vous pouvez déjà essayer de comprendre ce qui a changé, ce qui peut clocher. Si vous faites appel à votre vétérinaire ou à un comportementaliste (certains vétérinaires sont plus ou moins formés à l’éthologie) vous pouvez lui donner toutes ces informations pour faciliter la prise en charge.
Des éléments de réponse
Il faut d’abord être sûr que la propreté a vraiment été comprise par le chien. Dans le doute, reprenez l’apprentissage de manière positive. Vérifiez que ce n’est pas par hasard que le chien était jusque là « propre », que le chien ait son quota de sorties (un adulte peut se retenir 6 à 8 heures, mais s’il fait chaud par exemple, il boira plus et donc devra sortir un peu plus tôt. Ou encore, si vous avez passé une bonne heure à jouer dans la rivière, votre chien risque de boire comme un petit fou et aura besoin de sortir à nouveau deux heures après. Idem, en cas de stress, un chien boit plus…), qu’il ne soit pas malade (une diarrhée ou un pipi oublié, ça peut arriver sans remettre tout en question.)
N’oubliez pas qu’un chien peut donner l’impression de se retenir 12 heures pendant de longues années, jusqu’à ce que ça lui cause des lésions ou des douleurs : c’est à nous de lui permettre de sortir quand il en a besoin, pas juste deux fois par jour parce que ça a l’air de fonctionner et que ça nous arrange.
Selon la nature de la malpropreté, urinaire ou fécale, on peut aussi savoir si c’est lié à un besoin de marquage. Le marquage urinaire est plus pratiqué chez les mâles entiers, mais les femelles et les individus stérilisés peuvent également le faire.
Les stimuli olfactifs sont hyper importants, certains produits de nettoyage (javel) peuvent inciter les chiens à marquer. Vérifiez donc vos produits surtout si vous en avez changé récemment. (Cela peut s’appliquer à toutes les odeurs : nouvelle lessive par exemple.) On conseille de nettoyer les sols avec un produit non toxique et de rincer au vinaigre blanc pour supprimer les odeurs.
Chien qui boit 1000 L d’eau parce qu’il fait trop chaud
Attention aux maladies
Enfin, et c’est le plus important, une maladie, une infection ou des douleurs peuvent troubler le chien. Petite liste de causes organiques de malpropreté : pollakiurie, strangurie, hématurie, ténesme, différentes algies (un mot savant pour dire douleurs)… Vous pouvez les googler pour en lire davantage mais le plus sage, ce sera toujours de consulter le vétérinaire pour en avoir le cœur net et surtout avoir un traitement approprié !
Bien sûr, il peut aussi s’agir de troubles du comportement, auquel cas c’est un comportementaliste qu’il faut consulter.
De manière générale, tout changement ou trouble dans le comportement du chien peut avoir des causes organiques. C’est pourquoi, avant de voir un comportementaliste, voyez un vétérinaire. Il détectera la source du problème. (Certains vétérinaires sont même formés pour résoudre eux-mêmes les troubles du comportement.)
Tous les chiens ne sont pas égaux face à la gestion de la soif et à la capacité de se retenir
Pour résumer la malpropreté en 4 étapes :
étape 1 : se demander si la propreté était vraiment bien acquise
étape 2 : refaire la genèse du problème (acquisition de la propreté : dans quelles conditions ?), identifier et déterminer la malpropreté (dans quels scenarii, quelles proportions, où et comment?)
étape 3 : vérifier les autres changements (changement de comportements du chien / changement au sein de la maison : nouvelles odeurs ? Nouvelles contraintes?)
étape 4 : en cas de non résolution du problème, consulter un vétérinaire puis un comportementaliste si nécessaire
Retrouvez différents articles sur la propreté ici :
L’apprentissage de la propreté
Apprendre au chien à faire ses besoins « sur commande »
A quel âge un chiot est-il propre ?
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