Ligne éditoriale de Chien Ludique

 

ligne éditoriale

Postulat de départ

 

Le but de ce blog est de faciliter la vie des maîtres et des chiens.

Pour moi, la meilleure façon d’y parvenir, c’est de sensibiliser.

Humains et chiens se côtoient depuis 100 00 ans ! Nous avons évolué ensemble, nous sommes faits pour nous comprendre.

Hélas, la vie n’est pas si simple et il faut casser beaucoup de préjugés…

Souvent, nous avons eu des chiens dans notre entourage quand nous étions jeunes. Et nous avons construit notre image de ce qu’est un chien (au sens « concept chien ») par rapport à ces « modèles » (des individus avec leurs particularités).

Et nous avons aussi reçu une éducation vis à vis des animaux en général, qui dépend de notre milieu (nos parents, les maîtres de chiens qu’on a croisé enfant, les profs, les films même…).

Tout cela fait que, avant même d’avoir un chien, on peut avoir l’impression de savoir.

Savoir ce qu’est un chien.

Comment il pense (ou ne pense pas!)

Ce dont il a besoin, son fonctionnement.

La meilleure approche, c’est d’abandonner toute croyance, devenir débutant, voir avec des yeux neufs.

Il ne s’agit pas de jeter tout ce qu’on sait à la poubelle, mais d’accepter de poser les choses à plat. De repenser du début.

Dans notre culture actuelle, on entend tous les discours : que l’animal doit être au service de l’homme mais aussi qu’il ne faut jamais gronder un chien pour ne pas le choquer… Entre spécisme et véganisme extrémiste, existe-il un juste milieu ?

Alors, pour ne pas trop me perdre en longues digression superflues, j’ai préféré poser ici ma vision de la question.

Il s’agit bien entendu d’une vision personnelle : je ne dis pas que seul mon point de vue compte, et que ceux qui ne pensent pas comme moi sont des bouses.

Par ailleurs, je pense que c’est presque inutile de débattre car je n’aime pas imposer mon point de vue. Seulement, c’est moi qui écrit sur ce site (ah oui, c’est vrai ça!), et du coup ma façon de voir les choses se retrouve un peu partout : soit en grosse lettre capitale soit en filigrane. Mais c’est toujours plus ou moins là.

Alors, autant que vous puissiez vous faire une idée de l’orientation de Chien Ludique !

Après, vous balader sur le site et pêcher des astuces ne vous oblige pas à adhérer à 100 % à tout ce que je raconte…

Moi même, j’adore glaner des trucs, les tester, les adapter… même si je ne suis pas d’accord avec l’ensemble du travail des personnes qui en sont à l’origine !

Bon, maintenant que les bases sont posées, quoi que c’est-y que je pense alors ?

 

loi immuable ?

Ma vision des choses

 

Je n’aime pas les idéologies. Une idéologie, c’est sensé être « la parole aux idées » : on laisse libre cours aux concepts, quoi qu’il arrive. Or, je crois en l’adaptabilité.

Pour construire sa pensée, et se construire, il est intéressant d’avoir des principes. Nos principes deviennent des lignes directrices. Mais ils ne doivent pas devenir des carcans qui nous empêchent d’évoluer.

Se remettre constamment en question, flotter sans avoir de repères, peut aussi nous empêcher d’évoluer. Tout est question de timing : des périodes où on se forge des principes, un cadre. Puis on expérimente dans ce cadre, suffisamment pour pouvoir faire un point et réanalyser la situation. Ensuite, on peut décider de modifier des choses, d’essayer autrement. Des périodes de remises en question, de changements. Il serait absurde de rester figé dans une situation problématique.

Pourtant…

Pourtant notre cerveau est programmé pour préserver des habitudes. Il fera tout pour nous garder dans une zone de confort.

La zone de confort, c’est là où nous sommes à l’aise, c’est le domaine du connu. Et ce n’est pas du tout incompatible avec la notion de « situation problématique ».

La zone de confort est si importante pour notre cerveau qu’il va déployer toutes sortes de stratagèmes pour nous décourager d’en sortir.

Qui veut mener un projet à terme trouve les moyens. Qui ne veut pas trouve des excuses.

Il est donc important de rester vigilant face à nos vieux réflexes pour ne pas se cramponner à une version de soi obsolète.

Cette (longue) introduction passée, vous comprenez pourquoi je ne veux pas me positionner sous une bannière, qu’elle soit vegan ou spéciste (pour rester très généraliste).

Mais je vais vous donner mon avis sur ces deux courants de pensée.

 

specisme

Spécisme

 

Le spécisme, c’est considérer l’espèce humaine comme supérieure à toutes les autres.

Ceux qui ont fait de la philo à l’école savent qu’il est important de bien définir des concepts, car c’est via la précision du langage employé qu’on peut affiner la pensée. Donc, de ce point de vue, le concept de spécisme est intéressant par ce qu’il révèle.

Il amène le débat sur toutes sortes de questions éthiques :

Peut-on exploiter les autres espèces ?

Faut-il leur accorder des droits ?

Etc.

Bref, la notion de spécisme a du sens dans nos sociétés, car elle permet de mesurer notre rapport aux autres.

Scientifiquement par contre…

Le débat devient stérile. Car aucune espèce n’a plus de valeur qu’une autre dans la nature. C’est notre regard qui diffère : c’est une vision anthropocentrée.

L’anthropocentrisme, c’est mettre l’humain au centre de tout, et juger la valeur des choses par rapport à ce qu’elles apportent à l’humain.

Exemple : un cheval a plus de valeur qu’une limace. Le cheval, on peut l’utiliser pour sa force, sa viande ou sa compagnie. La limace « ne sert à rien ». Pire ! Elle mange « nos » salades.

C’est une vision biaisée et courte.

Aujourd’hui, nous sommes conscients du fonctionnement de la biodiversité : la vie entretient un équilibre et toutes les espèces y jouent un rôle. Qu’une seule espèce disparaisse et c’est des milliers d’autres qui se retrouvent menacées.

Le concept de spécisme est donc cantonné à la sphère purement humaine : sociale, politique, économique, éthique…

Et quoi de plus normal de penser que « nous » sommes supérieurs ? Quand il faut choisir entre un humain et un chien, on n’hésite pas.

Mais est-ce que cela peut suffire à justifier la condition des animaux actuellement ? (au sein de la société humaine j’entends)

Certainement pas !

Ceux qui font semblant de ne pas savoir ce qu’implique, aujourd’hui, d’exploiter des animaux comme nous pouvons le faire, sont dans le déni ou la mauvaise foi.

 

cochon

Véganisme

 

Et c’est pourquoi il existe des mouvements vegans. Les vegans sont ceux qui combattent cette exploitation de l’animal par l’humain.

Mais, là encore, je n’aime pas les idéologies !

Il faudrait se mettre d’accord sur ce qu’est l’exploitation. Et même une fois posée une définition claire de ce qu’on peut se permettre de faire ou ne pas faire, il faudrait ensuite aller plus loin. Certains courants vegans demandent aussi à ce qu’il n’y ait plus d’animaux domestiques. Y compris de compagnie. D’autres personnes vegans ne nourrissent plus leur chat qu’avec des croquettes véganes, ce qui n’est pas du tout adapté… Alors, où commence la liberté des uns s’arrête celle des autres ? Ou faut-il prendre parti et imposer son point de vue ?

Pour moi, le combat vegan a du sens, car il faut bien qu’une force s’oppose à la folie qu’est l’élevage intensif et le formidable gâchis engendré par notre société de consommation.

Toutefois, je crois que l’humain est un animal. D’ailleurs, ce n’est pas une simple croyance, c’est un fait !

Donc, pour moi un humain a le droit de marcher sur cette Terre et de bien vivre. Nous avons développé un réseau impressionnant avec d’autres espèces et nous pouvons vivre en bonne intelligence, en partenariat avec ces animaux. Abolir totalement l’élevage ? Et si on a deux poules dans son jardin, est-ce qu’on les exploite ?

Un jour où j’avais pas la forme (je traversais notamment une période de chômage et ma fin de contrat avait été terrible) j’ai été abordée par un militant de la L214, une association particulièrement vénère.

Et, encore une fois, il en faut des types vénères pour s’attaquer aux gros lobbies et à l’inertie de nos politiques !

Sauf qu’il m’a demandé : « Qu’est-ce que vous avez fait pour les animaux aujourd’hui ? »

Phrase choc, pour interpeller, agacer peut-être, provoquer une réaction…

Sauf que j’avais qu’une envie, c’est lui répondre : « Et vous, vous avez fait quoi pour la condition des humains ? Nan, parce qu’on va pas se mentir, mais c’est pas tous les jours la joie ! »

Il est difficile de demander à des personnes en souffrance de s’occuper de la souffrance des autres. La condition des enfants ou des femmes ou des minorités, ça aussi ça compte. Mais agresser les gens, ça ne pourra jamais faire avancer la cause vers plus de bienveillance. C’est pourquoi, personnellement je me passe de viande, mais j’en achète pour mes chiens et mes chats. Je fais ma part. Et c’est un vrai questionnement : en entretenant des animaux domestiques carnivores, on entretient des élevages et des systèmes de production.

Mais la prédation naturelle alors ? Je suis contre l’élevage intensif, mais la mort fait partie de la vie… Certaines morts sont plus cruelles dans la nature que dans un (bon) abattoir… Et on ne va pas supprimer tous les prédateurs de la planète, ça n’aurait aucun sens…

 

 

J’ai l’impression que les vegans se pensent parfois « en dehors » de la biodiversité. Je pense plutôt qu’on en fait partie intégrante, et que c’est beau de pouvoir apprivoiser d’autres espèces. A nous de ne pas abuser de ce pouvoir, de prendre pleinement conscience de cette responsabilité. Un peu comme ce joli passage, dans Le Petit Prince de Saint-Expupéry.

Alors, on peut même pousser un peu plus loin et dire que c’est parce qu’on a des animaux domestiques qu’on peut être particulièrement sensible à la cause animale. Qu’on ne peut protéger que ce que l’on connaît. Que c’est en créant du lien avec les autres qu’on devient plus conscient.

Et ça tombe bien dit donc, car le but de ce blog est de permettre à chacun de pouvoir avoir une belle relation avec son chien !

Vous l’aurez compris, j’aime aussi beaucoup digresser et « philosopher » sur plein de questions. Vous trouverez d’autres digressions dans la catégorie « Parenthèses »…

Bonnes lectures !