Quand on élève un chiot, le point le plus important est l’alimentation. Une bonne alimentation permettra une bonne croissance et un bon développement du chiot. Comme je le répète souvent : je préfère investir dans une bonne alimentation plutôt que dans le budget du vétérinaire. Non pas que je boycotte mon vétérinaire (qui est quelqu’un de très bien), mais il ne faut pas sous-estimer l’importance de nos choix en matière d’alimentation, et les impacts qu’ils ont sur nos animaux. Surtout qu’il reste aujourd’hui pas mal d’idées préconçues, et les débats enflammés sur internet ne sont pas toujours les débats les plus sages. Que choisir comme alimentation ? A quelle fréquence nourrir ? Comment changer d’alimentation ? Nous allons voir toutes ces questions !
L’alimentation du chiot
Bien nourrir son chiot : pour bien le faire grandir
Choisir la qualité
Si l’alimentation est si importante pour le chiot, c’est parce qu’elle a un grand impact sur sa croissance. Il est donc important d’investir dans la qualité. Et aujourd’hui, on a une surabondance de choix et d’informations !
Entre le BARF (« Biologically Appropriate Raw Food » : nourriture crue adaptée biologiquement), les rations ménagères (quand on cuisine soi-même pour le chien), les croquettes, les pâtées, il faut savoir choisir.
Qui dit qualité ne veut pas dire poudre aux yeux ! Un article paru dans la Dépêche Vétérinaire (décembre 2020) met d’ailleurs en garde contre les « nouvelles croquettes ». Je cite :
Le Collectif de nutrition vétérinaire, qui réunit des professionnels de la nutrition du chat et du chien, a publié un communiqué dans lequel il s’inquiète des dérives de communication dans le petfood et tient à rappeler les bonnes pratiques pour une communication loyale envers les consommateurs. Le collectif dénonce des abus marketing et notamment les allégations mensongères qui fleurissent chez les start-up du petfood. Parmi les arguments dénoncés : les mentions « produits 100% naturels », la supériorité supposée des croquettes sans céréales, les fausses données sur les températures de cuisson, l’absence de sous-produits animaux, l’utilisation de « vraie viande », etc. Outre une communication adressée aux vétérinaires à destination de leurs clients, le collectif s’adresse aussi aux journalistes pour qu’ils cessent de relayer la communication mensongère de ces marques et de remettre la parole des professionnels vétérinaires, agronomes ou ASV au centre du débat.
Source : article paru dans La dépêche ASV n°164 (décembre 2020), supplément à La Dépêche Vétérinaire.
Des critères objectifs
Quelle que soit l’alimentation choisie, BARF, croquettes, ration ménagère, pâtée… il faut que le chiot ait accès aux bons nutriments. Toutes les marques ne se valent pas, et le fait de faire soi-même entraîne un investissement important, que ce soit de temps, de moyens, d’énergie, de recherches, de tests… ainsi qu’une possibilité d’erreur. Sans sanctifier la croquette au mépris du reste, je souligne juste que les bons professionnels existent également, et que ceux-ci ont des décennies d’expérience, notamment auprès des éleveurs. Personnellement j’ai choisi la croquette car elle se conserve bien, permet une bonne mastication, est facile à doser. J’ai deux marques différentes car mes deux chiens n’ont pas exactement les mêmes besoins.
Pour élever des chiots, souvent on donne à la mère le même aliment avec lequel on commencera plus tard le sevrage des petits : les croquettes sont donc idéales car la mère peut les manger telles quelles et il suffit de les ramollir dans l’eau chaude pour les bébés (vers un mois ils commencent à expérimenter cette nouvelle nourriture, en plus des tétées.)
L’idéal, c’est que le chiot parte de chez l’éleveur avec un petit sac de ce qu’il a l’habitude de manger, ainsi la transition se fait en douceur. Si vous allez adopter, renseignez-vous sur ce que donne l’éleveur pour acheter un paquet et plus tard vous ferez une transition vers autre chose si vous le souhaitez.
Cet article s’adresse à l’alimentation du chiot : ce n’est pas sur un chiot qu’on teste des trucs, surtout quand on débute. Attendez l’âge adulte pour faire vos expériences svp. Et n’hésitez pas à demander à votre vétérinaire. Comme en menuiserie « on mesure deux fois, on coupe une seule. » Réfléchissez mûrement avant de faire des tests.
Loin des débats d’idées, retournons aux basiques.
Lire une étiquette de paquet de nourriture
Je ne vous trolle pas, c’est un vrai challenge que de s’y retrouver ! Heureusement, il existe des normes obligatoires pour encadrer l’étiquetage.
Sur l’étiquette, il faut obligatoirement que soient présentes :
- la composition : type d’aliment, détaillé en deux listes : matières premières par ordre d’importance et les additifs
- la traçabilité : coordonnées complètes du responsable d’étiquetage avec le numéro d’agrément et du lot de production
- l’utilisation : mode d’emploi, catégorie d’animaux destinée, si des compléments doivent être ajoutés…
Les appellations sont aussi réglementées :
“contient du…” = 4 % de l’ingrédient indiqué
“au…” = entre 4 et 14 % de l’ingrédient indiqué
“riche en…” = entre 14 et 26 %
“pâté de…” = de 25 à 100 %
“tout au…” = 100 %
Rôle des nutriments chez le chiot
Eau, glucides, protides et lipides
Leurs rôles :
améliorer la digestibilité
ralentir le vieillissement
renforcer le système immunitaire
entretenir la peau et le pelage
éviter l’embonpoint
limiter les problèmes liés à l’âge
réduire le tartre
Comment ça marche ?
Les Lipides (matières grasses, graisses) : Les acides gras essentiels indispensables ne sont pas contenus dans toutes les graisses. Ils interviennent dans la synthèse ds phospholipides complexes, dans la structure des membranes cellulaires et doivent être apportés par l’alimentation car le chien ne les synthétise pas.
Les Glucides (sucre, glucose) : l’amidon est peu digeste pour les carnivores.
Les Protéines (protides) présentes dans le poisson et la viande sont riches en acides animés indispensables pour les muscles, ils doivent obligatoirement être apportés dans la ration.
Quant à l’Eau, elle est vitale pour les échanges cellulaires.
Minéraux et vitamines
Vitamine A : présente dans l’huile de poisson et les œufs. Joue un rôle dans la vision, la protection de la peau, antioxydant.
Vitamines du groupe B : pour peau et une fourrure de qualité.
Vitamine D : intervient dans la minéralisation des os, synthétisée par le soleil. ( à condition donc que le chien y soit suffisamment exposé)
Vitamine E : antioxydant, prévient le vieillissement précoce, limite les problèmes cardiovasculaires (en empêchant la formation de caillots dans le sang)
Vitamine K : synthétisée par les bactéries du tube digestif. Indispensable à la bonne coagulation du sang. Peut être donnée comme antidote aux raticides.
Attention : un apport trop important de vitamine est toxique. Mieux vaut un sous-dosage qu’un surdosage potentiellement mortel ! Demandez toujours l’avis d’un spécialiste si vous avez un doute.
Calcium (CA) : joue un rôle dans la construction du squelette et la contraction musculaire.
Phosphore (P) : joue un rôle dans la construction du squelette et la production d’énergie.
Le rapport Phosphore/Calcium, appelé aussi rapport phosphocalcique (Ca/P) doit se situer entre 1 et 2.
Calculer les doses de nourriture pour un chiot
Pour donner les bonnes quantités en terme de kilocalories, on calcule selon l’âge et le poids du chiot. On appelle cela le BEE (besoin énergétique d’entretien). Voici la formule :
BEE = 130 x P puissance 0.73
P = poids du chien.
Calculer facilement et rapidement une puissance ?
Pour un chiot en croissance, on ajoute un coefficient K (on multiplie le BEE par K).
Croissance (de 0 à 50 % du poids adulte ) : coef K = 1.8 et Croissance ( 80 % poids adulte) : coef K = 1.2
Pas de panique, on va voir ensemble un cas pratique et tout sera plus clair !
Par exemple, pour un chien adulte de 10 kg : sa ration serait de 130 x 10 puissance 0.73 soit 130 x 5.38 = 699 kcal
Imaginons que nous ayons un chiot de deux mois, berger australien, 5kg. Il fera sans doute entre 25 et 30 kg adulte, ce chiot fait donc entre 0 et 50% de son poids d’adulte. Le coefficient K à utiliser est le premier : K=1.8
On calcule le BEE de notre chiot : 130 x 6 puissance 0.73 = 130 x 3.70 = 481 kcal
On multiplie par le coefficient adapté : 481 x 1.8 = 865.8 kcal
La ration quotidienne pour ce chiot sera donc de 866 kcal (à diviser entre plusieurs repas).
Faire une transition vers une nouvelle alimentation
Pourquoi changer ?
Il peut y avoir plusieurs bonnes raisons pour vous pousser à faire des changements : l’alimentation actuelle ne convient pas à votre chien (développement d’allergies, de problèmes de poids, de peau, de dents, de digestion ; reprise ou arrêt d’une activité sportive intense ; maladie, grossesse, vieillesse…) ou bien elle ne vous convient pas (raison éthique, boycott de marques ou de pratiques ; changement de rythme de vie, déménagement, besoin de réduire le budget ou au contraire envie d’investir plus…) Posez vous bien la question du pourquoi, car je vous déconseille de changer une alimentation « qui roule » pour rien. C’est délicat de trouver LE truc qui correspond à chaque chien et il n’y a pas de généralités ! Ne changez pas juste parce que vous avez vu 500 fois la même pub et que finalement, ça a l’air pas si mal…
Se renseigner
Méfiez-vous des produits qui ont un super marketing et regardez vraiment ce qui se passe derrière. Les stratégies de vente font beaucoup marcher l’affect, et ça fonctionne très bien sur les propriétaires d’animaux ! Qui, en effet, ne s’est jamais dit : « Oh, j’aimerais bien lui offrir le meilleur, ça a l’air plus adapté pour lui, il sera plus heureux si… » N’hésitez pas à lire les étiquettes, à demander à votre éleveur, votre vétérinaire, bref, à du personnel qualifié qui a du recul.
La transition
Elle doit être douce et se faire sur plusieurs semaines.
1ère semaine : on donne 1/4 de la nouvelle alimentation avec 3/4 de l’ancienne
2ème semaine : on fait moitié moitié
3ème semaine : on donne 3/4 de la nouvelle alimentation avec 1/4 de l’ancienne
4ème semaine : on est passé à 100% sur la nouvelle alimentation et on observe si le système digestif s’adapte bien (donc : pas de flatulences, pas de diarrhée ni de constipation, ses selles sont bien fermes, le chien a de l’entrain, le poil brillant).
Accès à la nourriture : libre ou contrôlé ?
Libre accès ?
Il existe plusieurs écoles là aussi. Certains préconisent le libre accès pour que le chien se régule seul. D’autres non. Un chiot qui vient de quitter l’élevage peut être glouton car il a pris l’habitude de jouer des coudes avec sa fratrie. Il faudra donc un temps d’adaptation pour régler ça. Je préfère donner des repas à heure régulière plutôt que de laisser le libre accès. Déjà parce que j’ai plusieurs chiens, qui ont chacun leurs croquettes. Ensuite, pour un chiot il n’y a que des avantages à donner des repas à heure fixes :
-mieux contrôler la quantité de nourriture prise pour bien suivre sa courbe de croissance
-après avoir mangé, un chiot va avoir envie de se soulager : on peut anticiper et le sortir au bon moment
-le rituel du repas permet d’instaurer un début d’éducation
On disposera à côté de la gamelle des repas une gamelle d’eau : celle-ci doit être accessible à tout moment par le chiot, l’eau doit être changée tous les jours et bien fraîche. Les deux gamelles devront être lavées au liquide vaisselle tous les jours pour empêcher l’apparition du biofilm (des microbes pour vulgariser).
Le choix des gamelles :
Ne vous prenez pas trop la tête et sélectionnez une gamelle suffisamment lourde pour éviter les accidents et les renversements. Cela peut être une gamelle du commerce ou un plat issu de votre placard. Elle doit être lavée tous les jours au liquide vaisselle pour garantir une bonne hygiène. La gamelle n’a pas besoin d’être surélevée : bien qu’il existe des portes gamelles, à ce jour aucune étude n’a montré que ces gamelles protègent des problèmes articulaires ou autres. Il s’agirait plutôt d’un mythe marketing.
Combien de fois nourrir et quand ?
On peut diviser la ration quotidienne en deux ou trois repas, à donner juste avant de sortir faire les besoins. On évite par contre de jouer ou d’exciter le chien juste après pour ne pas qu’il vomisse (ou pire, fasse une torsion de l’estomac). L’eau est à laisser à volonté.
La goinfrerie
Certains chiots sont goinfres, au point qu’ils manquent de s’étouffer quand ils mangent. On peut prévenir cela en donnant plus souvent à manger (mais pas plus en quantité, sauf si vous voyez qu’il ne grossit pas correctement : voyez toujours avec votre vétérinaire en cas de doute !). On peut aussi mettre une très grosse pierre (propre) dans la gamelle pour le forcer à manger plus doucement (on trouve également dans le commerce des gamelles spécifiques.)
La grève de la faim
Au contraire, certains chiots refusent de manger. Dans ce cas, soit il y a un soucis de santé (les chiots peuvent jeûner spontanément quand ils sont malades pour se concentrer sur la guérison) et il faut consulter un vétérinaire, soit il s’agit d’un petit accès capricieux. Pour faire la différence, regardez l’attitude générale du chiot : s’il est enjoué, bien portant, l’œil vif, joueur, c’est qu’il se moque de vous. S’il est mou, a l’air de bouder, malheureux, ça sent plus le problème.
S’il s’agit d’un caprice, ne changez pas tout de suite d’alimentation, mais enlevez-lui sa gamelle et reproposez lui plus tard. Un chiot peut « bouder sa gamelle » un certain temps, surtout quand il vient de quitter son élevage ou qu’il a de grands changements. Vous pouvez tranquillement attendre deux jours avant de vous alarmer, sauf perte de poids importante. Pour un chien adulte, on peut même attendre un peu plus longtemps.
Le triage
Le chiot sort les croquettes de la gamelle avant de les manger, en mange certaines, mais pas d’autres ? C’est aussi un caprice. Retirez lui la gamelle s’il le fait systématiquement. Vous lui reproposerez un peu plus tard. Généralement, le chiot se lasse avant et a assez faim pour manger sans « jouer avec la nourriture ».
Le stockage des aliments de votre chien
Quel que soit votre choix en matière d’alimentation, la question du stockage se pose. Pensez-y en amont, cela peut aussi peser dans votre choix justement.
BARF et compagnie
Pour le BARF ou assimilés, vous aurez besoin d’un congélateur assez grand pour y stocker les viandes, os, etc. Attention : la chaîne du froid ainsi que les « dates de péremption » doivent être respectées. Ce n’est pas parce que « c’est un chien » qu’il est magiquement immunisé contre les maladies dû aux viandes avariées ou contre les vers. Cela signifie, au niveau organisation, qu’il faudra laisser la portion décongeler gentiment au frigo. C’est une logistique assez lourde et rigoureuse. Ce n’est pas du tout pour vous décourager que je pointe le problème. Au contraire, aujourd’hui il est devenu même beaucoup plus facile d’alimenter son chien en BARF. De nombreuses entreprises vous proposent de calculer elles-mêmes les besoins de votre animal et vous livrent chez vous les portions pour le mois ou la semaine. Reste donc à stocker et à décongeler convenablement.
Cela coûte moins cher de faire soi-même, mais demande plus de calculs. Vérifiez tout de même les étiquettes car le BARF est un phénomène de mode et peut donc abriter des petits malins qui surfent plus sur l’occasion de se faire de l’argent que sur un service de vraie qualité.
Les croquettes
Les sacs doivent être stockés à l’abri de l’humidité, dans un endroit propre. Si vous utilisez un tonneau ou n’importe quel bac hermétique pour le stockage, il faut le nettoyer et le sécher entre chaque nouveau remplissage. Le mieux étant de glisser le sachet en entier dans le bac et de refermer le sachet pour que les croquettes ne s’oxydent pas au contact de l’air. L’avantage de ce type de stockage, c’est que les animaux ne peuvent pas accéder au sachet et qu’il y a moins d’odeurs.
Les boîtes de conserves
Fermées, elles se conservent longtemps et très bien, veillez juste à ce qu’elles soient propres quand vous les ouvrez (notamment à cause des maladies transmises par l’urine des rongeurs, comme la célèbre leptospirose). Une fois ouvertes, elles doivent être consommées rapidement et conservées au frigo. Il faudrait pouvoir les refermer avec un couvercle en plastique pour garantir une bonne hygiène et limiter les odeurs.
Principaux avantages et inconvénients des types d’alimentations du chien
BARF
Si on choisit un BARF de qualité, dont les rations ont été faites par une personne éclairée, c’est le mode d’alimentation le plus adapté pour votre chien. Mais pour le maître c’est aussi le plus contraignant, car il demande de bien se renseigner, trouver le bon approvisionnement, passer du temps à préparer les portions, avoir l’espace pour le stockage… Il existe aussi des entreprises qui feront tout cela pour vous et vous livreront les repas de la semaine ou du mois. Dans ce cas le budget peut aller jusqu’à doubler… Ce n’est pas adapté non plus si vous voyagez souvent avec votre chien, à moins d’avoir toujours votre congélo avec vous…
Attention : le BARF peut tout de même se révéler moins cher que les croquettes haut de gamme ! Pour un chien délicat, qui nécessiterait des croquettes très spécifiques, le BARF sera moins cher.
Outre les inconvénients cités plus hauts, la viande crue peut être porteuse de vers et de maladies : il ne faut vraiment pas bricoler avec, mais être très sélect et rigoureux.
Croquettes
Les croquettes de qualité sont tout à fait adaptées, à condition de bien les choisir. Difficile de mettre une marque en avant, car il n’existe pas une marque parfaite qui conviendrait à tous les chiens. Comme je le disais plus haut, j’utilise moi-même deux marques différentes pour mes chiens. Attention aussi à ne pas uniquement se fier « aux grands noms ». Certaines marques ont à la fois des gammes de qualité et des gammes de m*rde destinées aux supermarchés. Lire les étiquettes, toujours lire les étiquettes ! Si le premier ingrédient n’est pas de la viande, ce n’est même pas la peine de lire la suite. En effet, les protéines qui sont comptées dans le tableau des nutriments peuvent aussi être d’origine végétale… Or les chiens ne les assimilent pas convenablement. Ce sont des calories vides.
Les croquettes doivent être grosses pour favoriser la mastication.
Pâtées
Les pâtées ont un défaut majeur : elles ne permettent pas au chien de bien utiliser ses mâchoires et ses dents, ce qui favorise l’apparition de tartre entre autres. Le chien a un réel besoin de mastiquer des trucs. C’est pourquoi il faudra prévoir en complément des os crus. Attention également à la gloutonnerie. Je ne recommande pas de pâtées en alimentation principale, mais j’en donne quelque fois à mes chiens en complément des croquettes. Elles permettent aussi de donner des coups de boost pour la période de la mue par exemple. Il existe là aussi toute une variété de gammes, des pires aux meilleures. Rapport qualité/prix, les pâtées sont plus chères que les croquettes.
Les friandises
Si vous en utilisez, elles sont à compter dans l’alimentation. Un chien ne devrait pas avoir de friandises « pour le plaisir ». Manger son repas est pour lui déjà un plaisir ! Après, on peut choisir d’éduquer à la friandise. Dans ce cas, la friandise est une incitation et une récompense. Elle peut être un petit bout issu de la portion du repas classique (une croquette, un petit os,…). Il faut éviter les « bonbons » pour chiens. Si vous utilisez des friandises hors des repas, pensez à les compter dans votre calcul de la ration du soir. L’essentiel étant de prendre en compte ces en-cas dans l’alimentation globale.
Dans tous les cas je vous encourage à lire les étiquettes de ce que vous achetez et donnez à votre chien. Plus c’est naturel, moins c’est transformé, mieux c’est.
Les os, les onglets, les pattes de poulets séchées… sont peu cher et sont très bien. A donner en dehors des repas car ils ne se digèrent pas de la même façon.
Les restes
Votre chien n’est pas une poubelle.
Il vaut mieux jeter que de lui donner vos restes quand il s’agit de légumes, de pâtes, de riz, de sauces… Ne donnez jamais d’os cuits ! Un os cuit se casse en escarbilles : des sortes d’échardes d’os qui vont se loger dans les tuyaux de votre chien. Et ça peut être assez grave. Ne lui donnez pas non plus les trucs qui n’ont plus l’air bon. Si ce n’est pas bon pour vous, ça ne le deviendra pas pour votre chien, comme par magie. Oui, les chiens errants se nourrissent de poubelles et de tout ce qu’ils peuvent, mais ce n’est pas forcément le modèle idéal qui permettra à votre chien de vivre longtemps en bonne santé.
Appétit, petit à petit, quels changements dans l’alimentation de son chien ?
Pour conclure cet article, je vous encourage à rester critique, que ce soit vis-à-vis de ce que vous pouvez lire ici ou ailleurs. En introduction, je vous parlais des dérives marketing qui sévissent au sein du secteur de l’alimentation. N’oubliez pas que c’est un marché important, en pleine croissance, et que cela apporte du bon et du mauvais. Côté positif, on trouve des aliments dont les viandes proviennent d’élevage et abattage plus respectueux du bien-être animal (notamment des marques allemandes). C’est vrai que c’est paradoxal : quand on aime les animaux mais qu’on se retrouve à acheter des produits issus de l’exploitation d’autres animaux… Côté négatif, d’autres produits surfent sur des effets de mode et ne sont pas adaptés : c’est le cas des croquettes véganes dont les protéines proviennent de végétaux.
Bref : il faut rester vigilant face aux stratégies marketing et faire nos choix en fonction de nos possibilités, et aussi en prenant en compte les expertises posées par de vrais professionnels. Par exemple, en faisant mes recherches pour écrire cet article, je suis tombée sur des sites qui garantissaient que les protéines végétales sont parfaitement digestes pour les chiens et les chats. Digestes ? Ça veut dire que l’animal les fait passer sans problème dans son système digestif. Ça ne veut pas dire qu’il a assimilé quoi que ce soit au passage. Et je n’ai rien contre les végans, moi-même je ne consomme que très très rarement de la viande. Mais quand on fait le choix d’adopter un carnivore, on doit le nourrir comme un carnivore.
Nul doute que dans les années à venir il y aura encore des changements, nouveautés et polémiques sur ce sujet.
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