Par apprentissage de la propreté, entendons-nous bien, je parle uniquement des besoins : savoir où les faire et où ne pas les faire ! Désolée mais il ne sera pas question d’apprendre à votre chien à s’essuyer les pattes avant de rentrer ou de ne pas mettre de l’eau partout dès qu’il boit dans sa gamelle !
Bonne nouvelle par contre : la propreté s’apprend assez facilement, et ce quel que soit l’âge de votre chien. Souvent, quand on élève un chiot, c’est la question numéro une qu’on se pose : comment lui apprendre rapidement à être propre ?
Éduquer son chien à la propreté.
Chien pas propre ?
Les chiens sont sensibles à la propreté. Oui, je sais, on pourrait en douter car ils aiment lécher des trucs immondes (pour nous) et renifler d’autres trucs immondes. Mais un chien va naturellement vouloir garder son « nid » et la zone où il se nourrit propre. Il comprend assez naturellement qu’il y a des endroits où on peut faire ses besoins et d’autres où c’est défendu. Alors, pourquoi peut-on rencontrer des difficultés à apprendre la propreté à son chien ? Et bien, cela dépend de plusieurs critères : il y a toujours une raison qui fait que le chien a des difficultés à être propre. La première chose à faire est donc d’identifier la ou les causes de ces difficultés.
Premier critère : l’âge du chien
Si votre chien est jeune, il peut ne pas être déjà capable de se retenir. A deux mois, l’âge auquel la plupart des chiots arrivent dans leur nouvelle maison, ils ne savent pas se retenir ; ils en sont incapables physiologiquement ! Inutile donc de s’énerver, ce n’est pas qu’il est stupide, crade ou « mal élevé », c’est juste que c’est un bébé sans couche. Voilà. Je vous renvoie un peu plus bas pour les détails sur les chiots !
Mais ça peut aussi être le cas de chiens âgés. Les chiens peuvent, comme les humains, faire de l’incontinence. Là, c’est le même problème qu’avec les chiots (sans l’espoir d’améliorations toutefois, bien au contraire) : inutile de s’énerver et de se désespérer, le plus facile étant d’aménager son quotidien pour continuer à vivre le plus normalement possible.
Deuxième critère : le stress
Les chiens sont de véritables éponges émotionnelles. Ils sont très sensibles au stress. Ça impacte la propreté sur trois volets :
1) Un chien stressé va boire plus, voir plus que de raison. Du coup, si d’habitude il peut se retenir, là il va chambouler ses habitudes devra se vidanger plus vite que prévu. (Un chien qui a ses habitudes sait quand il va sortir et régule aussi sa prise de boisson pour ne pas être trop obligé de se retenir). Pourquoi boit-il plus ? Tout simplement parce que le stress fait monter sa température corporelle et que le meilleur moyen pour le chien de la réguler est de boire. Il faut donc trouver ce qui augment le stress de votre chien. C’est souvent un problème ponctuel d’adaptation : un déménagement, des changements de rythme de vie (on combine en plus stress + planning vidange modifié)
2) Un chien stressé peut aussi avoir tendance à « se pisser dessus » dès que son maître rentre à la maison, ou quand un événement se produit (sonnette, arrivée d’une personne, etc). Ce n’est pas parce qu’il avait besoin de sortir et que sa vessie était pleine cette fois encore. C’est juste un signe de stress : là il va falloir travailler sur le comportement du chien pour l’aider à mieux appréhender ces situations. Il ne sert à rien de gronder car ce n’est pas un comportement conscient. Le plus simple étant de calmement sortir votre chien pour lui permettre de finir ce qu’il a commencé sans le punir.
3) Le désordre intestinal : le stress impacte aussi la digestion, et là bien sûr on va se retrouver avec des diarrhées. Contrairement aux pipis, ce sont des signes plus inquiétants. Rien de dramatique, mais si le problème persiste il vaut mieux consulter un vétérinaire.
Troisième critère : la maladie
Si vous constatez une soudaine « perte » de la propreté et qu’aucun changement n’a eu lieu ( ce qui aurait provoqué un stress probable), c’est l’option à considérer rapidement. Certaines maladies se manifestent directement par des perturbations sévères. Pour ne citer que la plus célèbre : la leptospirose, très contagieuse, attaque les reins et le foie. Ses symptômes peuvent être des diarrhées, des douleurs, de l’apathie, des vomissements… Dans tous les cas, en cas de doute, voyez un vétérinaire rapidement.
A quel âge un chiot est propre ?
C’es quoi, être propre ?
Pour nous, que le chien soit propre = qu’il ne fasse pas ses besoins en intérieur. Mais pour le chiot, les questions à se poser sont : peut-il se retenir ? Combien de temps ?
Donc…
Il n’y a pas vraiment d’âge barrière. Un chiot peut être propre à quatre mois (en théorie), mais on est sur un être vivant et il existe des variables. Des tas de variables !
Quand on a un chiot, c’est naturel et normal de passer par une phase où on doit tout le temps nettoyer après lui.
Tout d’abord, il faut que le chiot ait le déclic de la propreté. Il faut savoir que, lorsque les chiots sont petits, c’est au départ la mère qui s’occupe des histoires de propreté. Elle mange les déjections. Dès que les chiots commencent à manger autre chose que le lait maternel, leurs crottes changent. Vers un mois donc : c’est à ce moment que l’éleveur peut commencer à proposer aux chiots de sortir hors du « nid ». Mais ne pouvant se retenir, les chiots font de toutes façons comme avant : ils font leurs besoins dès qu’ils en ont… besoin.
A quel âge un chiot peut-il se retenir ?
Ensuite, c’est là que les habitudes se prennent : un chiot qui a grandi dans un environnement propre, où l’éleveur ramassera rapidement les crottes, aura plus de facilité à comprendre la propreté qu’un chiot qui aura grandi dans un environnement souillé. (C’est pour ça qu’il ne sert à rien de mettre la truffe du chiot dans ses déjections. Au contraire… ça risque de l’inciter à manger ses crottes.)
Il y a donc d’une part le développement physiologique : certains chiots sont capables d’être propre dès leur troisième mois. D’autres six. Cela va dépendre donc de la race entre autre. (Les petites races grandissent plus vite que les grandes.)
Globalement : jusqu’à son troisième mois, un chiot devrait pouvoir être sorti toutes les deux-trois heures environ. Jusqu’au quatrième mois, toutes les trois-quatre heures. Jusqu’au sixième mois, toutes les cinq heures. Enfin, passée la puberté (huitième mois), un chien se retient comme un adulte (six à huit heures : plus souvent le chien est sorti, plus c’est confortable pour lui).
Et d’autre part le comportement et l’apprentissage. C’est surtout là que vous pouvez intervenir :
Favoriser l’apprentissage
Pour accélérer l’apprentissage de la propreté, on va jouer sur plusieurs critères.
Votre disponibilité
C’est le critère le plus impactant : si vous êtes souvent là, vous pouvez sortir votre chiot très régulièrement et donc le féliciter dès qu’il fait dehors. Quitte à ce que des fois, vous le sortiez pour rien. L’important est qu’il n’est plus l’occasion de faire à l’intérieur puisque : 1) si vous le sortez souvent, il y a moins d’accident en intérieur et 2) si vous surprenez votre chiot en train de tourner pour faire, vous pouvez directement le prendre et le mettre dehors.
Je rappelle encore une fois qu’il n’est pas utile de punir le chiot quand il fait à l’intérieur, parce qu’il ne comprendra pas que votre colère est associée à cette « bêtise ».
Le comportement du chien
Si j’insiste tellement sur cette histoire de ne pas gronder pour les besoins en intérieur, c’est parce que le chiot peut aussi avoir un autre problème : le fait de vouloir manger ses crottes. C’est un problème parce qu’il risque de s’infester avec des vers et des bactéries. C’est pour ça qu’on va essayer de sortir le chiot un maximum et d’enlever le plus rapidement possible les crottes. Pour lui apprendre à ne pas les manger, il faut juste l’en empêcher quand vous le pouvez. Les astuces de type saupoudrer les crottes de poivre ne fonctionnent pas bien puisque, quand vous n’êtes pas là, il n’y a pas de poivre sur les crottes…
L’espace de vie du chien
Il faut essayer de le garder propre : si vous ne pouvez pas sortir votre chiot assez souvent (ce qui est bien compréhensible !), n’enfermez pas votre chien dans une autre pièce (la salle de bain par exemple) parce qu’elle est plus simple à laver. Essayez plutôt de laisser le chien dans son espace habituel, mais en restreignant les espaces (parc à chiot, kennel…) Cela va réduire la zone et encourager le chiot à faire là où vous voulez qu’il fasse : de préférence sur du journal plutôt que sous le canapé… Quand c’est trop proche de son espace, cela gêne le chiot et l’encourage à se retentir. Sinon, il risque de prendre l’habitude de faire dans un coin.
Un chien peut-il faire ses besoins sur commande ?
Faire sur commande ?
Apprendre au chien à faire sur commande, oui, c’est possible ! Mais non, ça ne marche pas à tous les coups !
On peut, une fois la propreté bien engagée, apprendre au chien où faire ses besoins avec pas mal de précision. (Bon, pas au mètre près non plus ! Mais plutôt : voilà la zone où tu vas faire tes besoins stp.) Pour ce faire, associez un ordre, par exemple « tes besoins » quand le chien fait spontanément ses besoins et récompensez-le. Ensuite, proposez-lui des lieux attirants pour la chose : un canisite, un arbre… ou quoi que ce soit que votre chien apprécie et demandez-lui « tes besoins » avant qu’il ne fasse. Continuez à bien récompenser. Il associera assez vite.
Pas une machine !
C’est une astuce qui fonctionne bien, surtout quand vous souhaitez que votre chien fasse plutôt dans le canisite qu’au parc, plutôt près de cette poubelle que devant cette école… Bref, c’est un outil qui aide au dialogue avec le chien. Mais bien sûr, il faut respecter la nature de votre chien : certains arriveront à comprendre cet ordre, pour d’autre ce sera compliqué. Notamment car, sous la pression, ça peut être très difficile de se soulager. Un peu comme nous, quand on est dans des toilettes publiques et que quelqu’un tape à la porte « Vous avez bientôt fini ? Faut vous dépêcher là ! ».
Chien pudique ?
Donc pour certains chiens, le fait de sentir une attention particulière portée sur eux peut suffire à les bloquer. Peut-être aussi avez-vous un chien qui a besoin de se sentir en sécurité, voir de se « cacher » pour pouvoir faire ses besoins. Ça peut être très incommodant mais il sera plus constructif de chercher un lieu approprié à votre chien plutôt que d’essayer de le forcer à faire à tel ou tel endroit.
La propreté…
Notre perception de la propreté n’est pas la même pour tous : on connaît tous des gens plus « maniacs » du ménage ou plus « holé holé » que nous.
Pour le chien, qui a tendance à vouloir « bien faire » et à nous observer, plus on est cohérent et plus vite il apprend. Un chien peut apprendre à tout âge. Les vieilles habitudes sont plus difficiles à changer, mais rien n’est impossible.
Souvent, il est plus simple d’essayer d’instaurer de nouvelles habitudes lors d’autres changements : un déménagement par exemple, ou même un nouvel aménagement du salon… Si vous souhaitez apprendre à votre chien la propreté, le maître mot est la discipline : en vous y consacrant à fond sur une courte période (une à deux semaines peuvent tout changer !), vous pouvez avoir de meilleurs résultats qu’en y allant petit à petit. Mais tout dépend de vos disponibilités, il ne s’agit pas de blâmer ou de juger. Tout n’est pas à mettre sur votre dos, ni même le dos du chien ou celui de son éleveur… Il y a tellement de variables !
D’ailleurs, le problème peut être profond, et dans ce cas il peut être intéressant d’avoir le point de vue d’un vétérinaire ou d’un comportementaliste.
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