Premiers Secours – Partie 3 : Coup de chaleur et trousse de secours.

Enfin, la troisième et dernière partie de cette série sur les premiers secours !

Retrouvez ici la partie 1 et la partie 2.

Encore une fois, n’oubliez pas que le premier réflexe face à un problème grave est de contacter un vétérinaire !

Pour clôturer en beauté cette série, je vais aborder LE problème le plus fréquemment rencontré par les chiens : 

Le coup de chaleur

Définition :

Le coup de chaleur ou coup de chaud, c’est tout simplement quand le chien n’arrive plus à se rafraîchir. Cela n’a rien à voir avec un coup de soleil qui va brûler la peau, même si évidemment l’un peut accompagner l’autre.

Idées reçues à casser tout de suite : un coup de chaleur peut survenir dans un appartement en été comme en plein air en hiver…

Comment cela arrive-t-il ? 

Le chien ne transpire pas comme un humain. L’humain a effectivement un système très perfectionné pour réguler sa température, car il peut transpirer par la peau (qui recouvre une immense surface). Le chien doit se contenter de transpirer par la langue et, dans une moindre mesure, les coussinets. Pas terrible.

Il va également accroître sa vitesse de respiration pour envoyer de l’air frais dans ses poumons (autant dire que c’est nul par canicule) et boire beaucoup d’eau pour se refroidir (non pas pour s’hydrater).

La chaleur excessive est donc l’ennemi n°1 du chien car juste exister calmement peut devenir difficile ! Imaginez donc en condition d’effort ou de stress…

 

Retrouvez ici un article sur la gestion de la chaleur pour le chien.

 

Chaleur et effet de serre…

C’est pourquoi il ne faut jamais laisser un chien au soleil sans surveillance (en voiture évidemment, ou même dans une pièce avec une grande véranda plein sud…), car le chien va souffrir de la chaleur bien avant nous.

Pourquoi donc la voiture est-elle si mortelle pour le chien en été ? Parce que, plus l’air est sec, plus le halètement est efficace. Hors, imaginez : le chien, enfermé dans la voiture, a chaud. Donc il halète. Beaucoup. Il rend alors l’habitacle de plus en plus humide, ce qui rend le halètement de moins en moins efficace… Et voilà pourquoi ça va très vite. Ne laissez jamais votre chien dans une voiture en été, même pour 10 minutes, car 10 minutes suffisent !

 

Repérer les signes d’un coup de chaleur :

Le chien devient mou, il respire très vite, avec une langue bien sortie, il a l’air ralenti (la chaleur abrutit car le cerveau n’est plus suffisamment rafraîchi). Il essaye de boire des litres d’eau. Il peut aussi avoir des convulsions et ses muqueuses sont cyanosées (cf la partie 1 pour apprendre à regarder les muqueuses).

Dans tous les cas, il faut agir rapidement, car le coup de chaleur peut être mortel. Ce n’est pas pour rien que les médias nous bassinent tous les étés avec les plans canicules. Oui, oui, pour les humains comme pour les chiens, la chaleur tue plus vite qu’on ne le pense !

 

chien coup de chaleur
« C’est ça, éclatez-vous au soleil si vous voulez, moi, j’attends à l’ombre. »

 

Prévenir le coup de chaleur :

 

On peut travailler le cardio du chien, un peu tous les jours, ce qui améliore sa résistance aux températures. De même pour la résistance des coussinets (essayez de marcher pieds nus sur du macadam en été pour voir…) : pratiquez de longues marches sur le bitume pour les endurcir.

L’exercice physique n’est pas à prohiber par temps chaud, mais à adapter au chien. Il faut prévoir de quoi rafraîchir correctement et rapidement le chien.

Si le coup de chaleur arrive vite, c’est aussi vite qu’on peut faire redescendre la température corporelle du chien.

Pour le refroidir après un exercice physique par temps chaud, on peut lui mettre une couverture mouillée sur le dos mais aussi les pattes et lui donner des glaçons à croquer : ceux-ci vont rafraîchir le chien et vont l’empêcher de boire trop vite d’un coup. Ensuite, on peut servir l’eau la plus glacée disponible (encore une fois, mettez des glaçons si possible). Boire trop et trop vite pourrait conduire à une torsion, sans compter que cela ne suffirait pas à refroidir le chien. 

En cas de malaise du chien, appelez un vétérinaire et mettez votre chien dans l’endroit le plus froid possible (pourquoi pas un… frigo si c’est possible – veillez tout de même à ne pas enfermer complètement la pauvre bête). Il reste aussi la possibilité de plonger le chien dans l’eau d’une rivière ou une fontaine. Le risque de choc thermique est moindre, la priorité est de faire redescendre au plus vite la température. 

A la maison, même si le chien ne fait rien d’intense, pensez à lui changer son eau régulièrement pour qu’elle reste bien froide. Il faut qu’il y ait accès à tout moment. Vérifiez la température de la pièce où vit votre chien quand vous n’êtes pas là. Par exemple, si vous ne rentrez que le soir quand la température a déjà baissé, peut-être que vous ne savez pas quelle est la température à 14h dans la pièce…

En voiture, été comme hiver d’ailleurs, pensez à faire des pauses régulières et à donner systématiquement à boire (une eau bien fraîche, pas les bouteilles qui ont traîné au soleil sur la plage arrière).

Pour inciter le chien à boire pendant ces moments stratégiques, vous pouvez mettre quelques croquettes au fond de la gamelle.

 

secours chien
La fameuse trousse de soin, qu’on sait tous qu’on doit avoir. Mais qu’on ne pense jamais à préparer. Et bien, c’est le moment !

La trousse de secours

 

Finalement, une trousse de secours pour chien diffère peu de celle pour le reste de la famille. Il y a évidemment quelques ajouts à faire. Vous pouvez y ajouter le n° de téléphone de votre vétérinaire et les papiers de votre chien, pour ne pas avoir à chercher partout dans la panique.

-pansements, compresses, élastoplaste (ou tout autre bande élastique auto-adhésive : très utile pour maintenir un pansement en place)

-antiseptique, désinfectant (type bétadine jaune ou encore mieux : cothivet –> un désinfectant pour tous les animaux de compagnie, j’ai testé et approuvé sur chiens, chats et chinchillas)

-ciseaux (pour couper les poils : prévoir une paire à bouts ronds), coupe ongle, tire tique

thermomètre rectal

-sérum physiologique (utile pour nettoyer une blessure avant désinfection, ou nettoyer les yeux)

poche de froid (à stocker au congélateur pour les avoir toujours prêtes. Elles permettent aussi de diffuser la chaleur si on les place dans l’eau chaude.) Toujours les mettre dans un linge pour ne pas brûler la peau (par le froid ou le chaud)

-une muselière (pour pouvoir intervenir sur le chien en toutes circonstances) –> préférez le type baskerville qui permet au chien de haleter. Attention à bien choisir selon la morphologie du chien.

-du vetrap pour comprimer les hématomes

-eau oxygénée

seringue (pour faire avaler les produits liquides –> vérifiez qu’il n’y ait pas d’embout détachable)

-alcool à 70° pour désinfecter le matériel

-granules d’arnica pour les courbatures et douleurs musculaires

-dermaflon, cétavlon : crème cicatrisante

-un pansement liquide pour soigner les coussinets (le vétérinaire a dit -oui, je me dédouane complètement- que la superglu peut également faire l’affaire en terme de coussinet qui s’est ouvert)

-des gants jetables

Pour les professionnels et les clubs :

-atèle

-fradexan (blessures, conjonctivites)

-anti-inflammatoire (inflacam, métacam)

 

Il ne vous reste plus qu’à composer votre trousse de secours ! Si vous pensez que j’ai oublié quelque chose, dites-le moi que je puisse enrichir la liste et mon placard dans la salle de bain…

Si cet article vous a plus, partagez-le ! Mieux vaut prévenir que guérir…

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