Premiers Secours – Partie 2

C’est reparti pour un tour sur les premiers secours à dispenser au chien !

Vous ne l’avez pas lu ? Lisez d’abord la partie 1.

 

Un coup de fil à un vétérinaire ne coûte rien. Pour joindre un vétérinaire de garde 24h/24, 7j/7, faites le numéro du cabinet vétérinaire le plus proche de chez vous. Un répondeur vous donnera les coordonnées du praticien de garde.

Petit rappel : je ne suis pas vétérinaire, il s’agit ici d’une retranscription de conférence informelle. En cas de doute, faites toujours appel à un professionnel !

La partie 1 s’achevait sur l’alimentation du chien, et sur l’impact que celle-ci a sur les temps de récupération à l’effort .

Alimentation et troubles

Rythme et fréquence

Pour poursuivre dans la veine de l’alimentation : ce n’est pas seulement la qualité de cette dernière qui est importante, mais également la fréquence.

L’estomac doit suivre un cycle qui alterne repos et travail : les phases où il se distend puis se replie, comme un ballon qu’on gonfle puis dégonfle. C’est pourquoi il est conseillé de ne pas faire plus de deux repas par jour. (Sinon, l’estomac n’a pas le temps de se vider avant d’être à nouveau rempli.)

Un seul repas par jour, c’est possible selon la densité de l’alimentation : il ne faut pas que le chien ait à manger un immense volume. Pour un chien sportif, qui doit manger plus, c’est délicat. C’est pourquoi il vaut mieux couper la ration quotidienne en deux portions. L’idéal serait de partager la ration ainsi : 1/3 le matin, 2/3 le soir (car le chien sera bien au calme après sa ration du soir).

Cela afin d’éviter notamment la tristement fameuse…

 

Torsion de l’estomac

La torsion de l’estomac, c’est un mal mortel qui touche prioritairement les chiens de grande taille, les nerveux, les gloutons. (Il ne touche quasiment pas les chiens de petite taille car ils sont plus compact à l’intérieur et que l’estomac n’a pas autant de place pour bouger que chez un grand chien.)

Il s’agit d’un estomac qui bascule, partiellement ou en totalité (il peut vriller complètement et former un nœud).

Les symptômes :

Le ventre est gonflé, comme un tambour

Le chien essaye de vomir sans y parvenir

Le chien salive beaucoup

Il ne peut plus rien avaler

Le chien souffre, montre des signes d’inconfort

La torsion se produit lorsque l’estomac est trop plein (eau ou nourriture) et souvent quand le chien a vécu un gros stress.

 

Importance du stress

Le stress est souvent sous-estimé chez le chien : il va pouvoir s’agir d’un concours, d’un gros effort physique, un événement… Ce stress peut perdurer plusieurs heures après l’événement.

Pour prévenir la torsion :

Donner moins à manger après tout événement stressant.

Ne pas laisser le chien se remplir d’eau : s’il a chaud, lui donner de l’eau très froide ou des glaçons à croquer.

Entretenir une bonne hygiène de vie, notamment en donnant à manger 2 fois par jour pour que l’estomac soit en bonne forme.

Ne pas nourrir un chien juste avant un effort physique : plus le chien bouge avec un estomac bien plein, plus cet estomac à d’occasions de basculer.

 

Attention, si vous êtes amenés à suspecter une torsion de l’estomac : le temps est primordial.

 

Chances de guérison d’une torsion de l’estomac

Les chances pour le chien dépendent de la nature de la torsion et du temps écoulé.

Pour une torsion complète, avec un estomac vrillé, s’il n’y a pas d’intervention dans les deux heures, le chien est quasi-condamné. Car, passé ce délai, même si une opération permet de replacer l’estomac, il y a un risque de choc par la relance de toxines (présentes dans l’estomac) dans l’organisme.

 

urgence chien
Hélas, je doute qu’on voit envoie un hélico… Blague à part, foncez chez le vétérinaire le plus proche.

 

Et l’empoisonnement ?

 

On peut agir directement, mais il faut appeler le vétérinaire tout de suite.

Si c’est un produit caustique ou acide, ne jamais faire vomir : cela brûlerait l’œsophage et il est plus facile de vidanger l’estomac que de réparer des brûlures. Faire boire pour diluer le produit. Se rendre en urgence chez le vétérinaire avec l’étiquette du produit si possible.

Pour faire vomir un chien, lui faire avaler de l’eau oxygénée pure (environ 20ml pour un chien de taille moyenne type berger allemand, 10 ou 15ml pour un petit chien → de toutes façons, le chien va la vomir).

 

Et pour un objet asphyxiant ?

 

Oui, comme le fameux jouet, la balle qui se coince dans la gorge ou le doudou/linge avalé…

On peut faire vomir si vous venez de constater l’action. Essayez d’abord de déloger l’objet à la main si possible.

 

Mais attention : chirurgicalement, il est plus facile de retirer un objet logé dans l’estomac qu’un objet coincé dans l’œsophage. Ne faites rien si vous pensez empirer les choses !

 

Pour un linge, qui peut vraiment faire des dégâts s’il va plus loin que l’estomac (occlusion), on peut faire vomir mais en augmentant considérablement la dose d’eau oxygénée, celle-ci étant absorbée par le linge.

Vérifiez bien que l’objet sorte en intégralité.

 

La syncope

 

On peut pratiquer le bouche à truffe, un peu comme pour les humains, mais c’est compliqué sur un grand chien à cause du volume des poumons. On souffle l’air par la truffe (le nez) en fermant la gueule du chien.

De même , on peut pratiquer le massage cardiaque.

Placer le chien sur un côté (n’importe lequel)

Appuyer fortement des deux mains bien à plat derrière le coude du chien.

5 battements puis on souffle dans la truffe, répéter.

On peut également essayer de provoquer un réflexe qui va relancer la respiration :

en tirant assez fort sur la langue

en faisant une pichenette derrière le coude

 

Attention à toujours mettre le chien en laisse, éventuellement le museler si la situation le permet. Le chien va se réveiller « perdu », il risque de vouloir s’enfuir dans la confusion et de ne pas vous reconnaître.

 

L’épilepsie

 

Il s’agit d’une période de déconnexion : le cerveau débranche. C’est le stress qui va déclencher la crise. Il peut s’agir aussi d’un changement brutal de lumière.

Le chien devient tout raide, pattes tendues, tête tirée en arrière.

Surtout, ne pas stimuler le chien, le laisser faire sa crise.

 

Ne jamais mettre les mains près de la gueule : comme pour les humains d’ailleurs. Vous pouvez y perdre vos doigts, le chien n’étant plus « présent », il pourrait claquer la mâchoire à pleine puissance.

Même après la crise (qui ne dure que deux, trois minutes normalement), le chien peut être confus et tenter de s’enfuir ou de mordre. Il peut ne pas « revenir » d’un coup. Cela ne dure que quelques instants.

 

L’AVC

 

Signes pour un AVC simple : le chien a la tête penchée, il titube, tourne en rond (toujours du même côté).

AVC complexe : tout un côté paralysé, paralysie faciale (comme chez l’humain)

Urgence vétérinaire !

Comme il s’agit d’un problème neurologique, la rééducation sera peut-être nécessaire.

Plaies simples ou graves

 

Exactement comme pour les humains :

Jamais de garrot ! Sauf pour une hémorragie grave de type patte entièrement coupée.

Préférer les points de compression.

Pour les fractures : immobiliser le chien, pose d’attelle si possible. (Par exemple, si le chien se débat trop, alors plutôt le relâcher pour qu’il se calme) Surtout, ne pas aggraver la fracture.

Il existe deux types de fractures :

La fracture fermée : l’os est cassé, mais il n’y a pas de blessure dans la peau : tout est à l’intérieur.

La fracture ouverte : l’os ressort, la peau est ouverte. Gros risque d’infection. A opérer dans les 3h !

Les petits bobos en vrac

 

Pour les piqûres d’insectes : appliquer du froid. Le vétérinaire peut injecter de la cortisone en cas d’allergie ou de piqûre dans la gorge.

Pour les chenilles processionnaires en particulier : ce n’est un problème que si le chien en a eu en bouche. Dans ce cas, bien rincer à l’eau.

Pour les brûlures, c’est comme pour nous : appliquer longtemps du froid pour éviter la radiation en profondeur. (dix bonnes minutes au moins)

Pour les épillets, ces graines qui se piquent dans la peau, les retirer à la pince à épiler.

Pour les coussinets sensibles : appliquer une pommade spécialisée qui va combler le trou. En prévention, on peut stimuler la résistance des coussinets en promenant le chien dans différents types de terrain, notamment les terrains durs. C’est l’exercice qui épaissit les coussinets. Ainsi, ils deviennent plus résistants aux blessures, mais aussi aux grandes températures. Il existe également des lotions à appliquer ponctuellement pour favoriser la fortification et la régénération des coussinets. 

Enfin, il existe des chaussons. Il faudra un léger temps d’adaptation pour le chien car ceux-ci emprisonnent les vibrisses, ces poils-moustaches situés entre les doigts qui indiquent au chien où sont posées ses pattes. Ces chaussons peuvent être utiles pour randonner toute une journée dans la neige si votre chien n’en a pas du tout l’habitude : ils protègent surtout des coupures et engelures.

Pour éviter la formation de boules de glace sur les pattes, on peut couper les poils. Là encore, il faut un temps d’adaptation pour le chien, toujours à cause des vibrisses.

prendre soin pattes chien
Oui, tu es mal à l’aise… Mais c’est pour ton bien, tu vas t’y faire !

 

 

Je vous propose de nous arrêter là pour cette seconde partie. Dans la troisième, nous verrons les coups de chaleur et la trousse à pharmacie idéale !

2 réponses

  1. Woah ! Espérons que tout cela n’arrive pas en même temps !
    Sait-on si les huiles essentielles peuvent être utilisées avec le chien, comme la lavande pour les piqûres d’insectes ?

  2. Oui, ça fait un peu catalogue catastrophe : le pire du pire. Mais il s’agit justement de connaître et reconnaître les problèmes pour ne pas se retrouver démuni et choqué lorsque le soucis surgit. Sachant qu’il ne surgira peut-être jamais, c’est ce que je souhaite en tout cas !

    Pour les huiles essentielles, je ne peux pas me prononcer. Plutôt me taire que dire des bêtises ! Il faudrait que je pose la question à un vrai spécialiste, ça serait intéressant !
    J’ai tendance à dire que ce qui peut fonctionner pour l’humain fonctionne pour les autres animaux, mais méfiance tout de même : il y a des fois des problèmes d’allergie. Notamment pour les huiles essentielles qui ne sont pas à utiliser à la légère.
    Je sais qu’en théorie, oui, mais qu’il faut être très précautionneux en terme de dosage. Pour un être humain adulte, une à deux gouttes par jour suffisent, du coup je suppose qu’il ne faut pas les utiliser pures sur le chien.
    Peut-être existe-il des lotions pré-dosées pour chien ? Peut-être les lotions bébés peuvent convenir (car les HE sont à doser par rapport au poids) ? Là encore ce ne sont que des suppositions.

    Pour les ânes, j’en ai déjà utilisés (pour repousser les insectes harceleurs), mais là on parle d’animaux qui font 300kg.

    On peut appliquer du froid sur une piqûre, mais si l’animal n’est pas allergique et que ça ne gonfle pas, il n’y a pas besoin d’en faire plus. Après, on peut utiliser l’homéopathie, qui au moins ne peut pas faire du mal, ou frotter la piqûre avec du plantain pour soulager la sensation de grattement.

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