Lorsqu’on choisit de prendre un chien, est-ce important que celui-ci soit de pure race ?

 

Rappel : en France, seuls les chiens qui ont été inscrits au LOF sont des chiens de race. (Voir l’article : objectif LOF pour les détails)

 

Lorsqu’on part en quête d’un chiot, on part d’abord en quête du bon éleveur. On pourrait ranger les éleveurs en deux catégories : les professionnels et les amateurs.

J’ai toujours trouvé le terme « amateur » bizarre. Un amateur, c’est un passionné, donc tous les professionnels devraient être des amateurs avant tout !

En France, un éleveur amateur n’a pas de numéro SIRET et n’a le droit qu’à deux portées par an en tout. (Et non pas deux portées par animal !) Le professionnel doit avoir un numéro SIRET et est inscrit à la chambre d’agriculture (MSA). Et c’est tout ce qui les distingue.

Or, le chien étant un être vivant sensible (sans rire ?), il y a tout un tas de critères à prendre un compte si on veut s’assurer qu’il a grandi dans de bonnes conditions et qu’il sera droit dans ses pattes une fois grand. Car il y a tout un business autour de la vente de chiens, principalement pour les races à la mode. C’est logique : tout d’un coup, la demande explose, et plein de gens veulent profiter de la situation pour se faire de l’argent.

Le LOF est-il une garantie suffisante ?

chien berger belge groenendal border collie education
L’un de ces chiens est LOF, l’autre non…

La réponse est : oui, non, pas tout à fait !

Bon, en fait, le LOF apporte certaines garanties, c’est indéniable :

MAIS :

 

DONC, ça n’a aucune importance ? NON PLUS !

En fait, le premier choix à faire est celui de l’éleveur. LOF ou pas LOF ? Souvent, les bons éleveurs, qui travaillent leurs lignées (les arbres généalogiques des chiens), ont une idée de ce que doit être leur race.

Par exemple, certains recherchent le mordant (la capacité d’un chien à mordre et à ne plus lâcher jusqu’à ce que l’ordre en soit donné) chez le Malinois. Pour eux, c’est une caractéristique précieuse qui permet de former des chiens d’intervention (comme ceux du GIGN). D’autres éleveurs de Malinois vont préférer faire disparaître cette caractéristique de leurs lignées afin de former plutôt des chiens de compagnie. Dans ce cas de figure, on voit bien qu’il n’y a pas un éleveur qui a raison, l’autre tort. C’est une question de vision de la race.

Le LOF permet de garder une vision claire de ces lignées, voilà pourquoi les éleveurs le font passer à leurs chiens.

Mais vous pouvez aussi tomber sur des personnes non professionnelles qui vont diront que les parents étaient LOF, que les chiots peuvent l’être aussi. Tout d’abord, ce n’est pas garanti, ensuite, si les lignées sont mariées n’importe comment sur plusieurs générations, ça peut donner des individus vraiment déséquilibrés. Surtout chez certaines races très sensibles comme le chien-loup tchèque : cette race étant très jeune et encore très proche du loup, il reste beaucoup de travail à mener pour obtenir des individus adaptés à la vie domestique.

Que l’éleveur possède un SIRET ou non, vous pouvez mesurer son engagement aux activités qu’il fait avec ses chiens : a-t-il des prix de concours, d’agility, participe-t-il à des expo, peut-il vous faire une petite démo de ce que ses chiens savent faire ?

Participer à des événements canins demande du temps, de l’argent, de l’organisation. Si votre éleveur peut vous montrer des diplômes ou des photos de ce genre d’événements, c’est bon signe ! Et lorsque vous lui rendez visite, demandez à visiter la nurserie, posez des questions sur l’organisation pratique. C’est dans ce genre de « détails » qu’on apprend des choses. Prenez le temps d’évaluer votre éleveur. Par rapport à ce que VOUS recherchez.

 

Une histoire, une histoire !

Bon, OK, vous voulez savoir d’où viennent Nourse et Anakin ? 🙂

Pour choisir Anakin, euh, eh bien je ne l’ai pas choisi. Enfin, c’est-à-dire, voilà comment cela s’est passé. Je voulais un chien, et c’était la première fois que j’en prenais un. Je m’en fichais du LOF, et j’avais confiance dans cette vieille croyance qui dit que les bâtards sont plus résistants que les chiens de races. (non.)

Donc, comme je voulais un chien intelligent et dynamique, j’hésitais entre border collie et berger australien. Je suis tombée sur une annonce qui disait « chiots croisés border collie x berger australien » et j’ai appelé pour visiter. Et on m’a dit : il ne reste plus qu’un chiot. Donc, j’ai réfléchis et — non, je plaisante, j’ai dit : réservez-le moi, j’arriiiiiive.

chiot border collie education
Anakin à un mois.

 

Une fois sur place, j’ai pu voir un peu les lieux et j’ai confirmé que je prendrais le chiot quand il serait sevré (il avait un mois à ce moment). Sa mère est chien de troupeau, son père garde la bergerie. De temps en temps, il y a des portées, mais ce n’est pas une fin en soi pour cet éleveur de mouton. Côté paperasse, tout était en règle, avec certificat du vétérinaire et puçage. Et je ne projetais pas de faire de l’élevage moi-même, juste d’avoir un compagnon pour se balader en forêt et tester des activités. Globalement, j’ai surtout suivi l’intuition du moment.

 

 

chiot berger belge groenendal education
C’est de moi dont on va parler ?

Pour Nourse, j’ai voulu faire les choses différemment. Je voulais tenter l’élevage, et donc je me suis beaucoup renseignée en amont : j’ai demandé conseil à un éleveur de rottweiller de mon village, puis j’ai recherché l’éleveur idéal. J’ai passé plusieurs coups de fil jusqu’à tomber sur un éleveur qui me plaisait. J’ai eu le choix entre deux portées, c’était vraiment intéressant car on pouvait voir des différences de caractères. J’ai opté pour la plus posée des deux mamans, puis j’ai « éliminé » un par un les chiots qui semblaient trop peureux, trop excités,… jusqu’à ce qu’il n’en reste que deux : une toute noire, et une avec une étoile sur le poitrail. Je les avais mis toutes les deux sur le dos, en me disant que celle qui se relèverait le plus vite serait la plus dominante et donc à écarter. Mais elles restaient toutes les deux là, sans broncher, toutes calmes et adorables évidemment. J’ai donc fini par choisir la miss étoilée 😉

 

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de bien vous renseigner sur votre éleveur, et de ne pas hésiter à en contacter plusieurs. Ne prenez pas un chiot rapidement parce que vous avez peur de passer à côté d’une bonne affaire. C’est un choix qui vous suivra fidèlement sur une quinzaine d’années.

 

Il existe sur le net des annuaires, comme l’annuaire canin ou encore éleveurs online. Et n’hésitez pas à demander à visiter différents élevages pour les comparer entre eux, même s’il n’y a pas de portées actuellement disponibles. Les passionnés sont toujours prompt à partager sur leur sujet de prédilection ! Prenez toutefois en compte que l’élevage est une activité chronophage et qui demande aussi de faire attention à l’hygiène. Pour ces raisons n’essayez pas de surprendre un éleveur au débotté et ne vous infiltrez pas n’importe où sans autorisation au risque de contaminer les lieux. Par exemple, un éleveur peut vous demander de passer par un petit pédiluve si vous venez juste de visiter un autre élevage, pour ne pas transmettre d’éventuels germes dans sa nurserie.

 

Avec cet article, j’espère avoir pu vous aider dans cette grande quête de l’éleveur idéal ! Le choix de l’éleveur, c’est finalement le premier d’une longue série de choix importants… Et ce premier pas compte énormément. Bonne recherche !

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